Karish, premier test pour le Hezbollah et pour Yaïr Lapid

Israël.

Karish, premier test pour le Hezbollah et pour Yaïr Lapid
(Crédit : FDI)

Trois drones qui se dirigeaient samedi en plein jour et à basse altitude vers le gisement israélien de Karish au large de la côte nord, ont été interceptés par Tsahal avant d'atteindre leur objectif. Deux ont été abattus par des missiles tirés par la marine israélienne et le troisième par un chasseur bombardier F-16. Aucun des appareils lancés par le Hezbollah n'était armé, puisque leur destruction n'a pas entrainé d'explosion secondaire. Mais l'action de la milice chiite libanaise aura permis de confirmer l'efficacité du dispositif de défense mis en place par l'armée israélienne. Que ce soit sur la surveillance de la zone ou la précision des interceptions, tout a fonctionné pour la première fois en conditions réelles. Dès les premiers travaux d'exploration des gisements gaziers en Méditerranée, Israël avait non seulement préparé les conditions d'exploitation, mais aussi la protection des sites considérés comme stratégiques. Il fallait prévoir une couverture radar maritime et aérienne, mais aussi des capacités d'intervention rapide, contre tous les types de menaces, qu'il s'agisse d'attaque commandos contre les plateformes, de frappes contre les infrastructures en surface ou sous-marines, et bien sûr de tirs de missiles ou de drones. Le Hezbollah est doté d'un arsenal produit localement, mais aussi fourni par l'Iran, qui lui donne les moyens de lancer des attaques contre les gisements offshore israéliens, sur le modèle des attaques perpétrées par d'autres milices supplétives de l'Iran, par exemple les Houthis qui attaquent depuis le Yémen des installations pétrolières en Arabie Saoudite ou aux Emirats. L'opération du 2 juillet, que le Hezbollah a d'ailleurs ouvertement revendiquée, était aussi un test pour l'organisation terroriste pro-iranienne, qui a d'ailleurs réussi à diffuser quelques images prises par ses drones près de la plateforme de Karish, avant d'être abattus par Tsahal.

Dès le début du mois de juin, à l'arrivée de la plateforme qui doit entrer en exploitation à l'automne, le Hezbollah avait promis de frapper l'installation israélienne dont il affirme qu'elle viole les eaux économiques du Liban, alors pourtant que la zone est clairement située à l'intérieur des eaux israéliennes. Et les responsables de la défense israélienne estiment que l'incident de ce weekend n'est que le coup d'envoi, ou le coup de semonce de ce que prévoit la milice libanaise pro-iranienne sur sa frontière maritime, alors que le Hezbollah espère retrouver son statut de défenseur du Liban contre Israël, qu'il brandit périodiquement pour justifier son existence et surtout son armement auprès de la population libanaise.

Cette opération du Hezbollah est donc la première du genre, et un premier test aussi pour le tout nouveau chef du gouvernement israélien. Yaïr Lapid prend les rênes de l'exécutif et donc également des affaires de défense, sans autre expérience que celle de sa participation au cours de l'année écoulée au cabinet restreint pour les affaires de sécurité, dirigé jusque-là par Naftali Bennett. Mais les analyses et recommandations opérationnelles sont élaborées par l'échelon professionnel de Tsahal et des services de sécurité et la ligne de Yaïr Lapid ne devrait guère s'éloigner de celle de son prédécesseur. L'échelon militaire qui pourrait toutefois recommander au nouveau Premier ministre israélien de pousser un petit peu le curseur vers le haut, juste assez pour dissuader le Hezbollah de retenter l'expérience.

Pascale Zonszain

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