C'est un rapport accablant que vient de publier l'Unesco en partenariat avec le Congrès Juif mondial concernant la messagerie Telegram. La moitié des contenus sur la Shoah «nient ou falsifient les faits». Le taux dépasse 80% pour les messages en allemand sur Telegram, et près de 50% pour ceux en anglais et en français.
«Ces posts, facilement accessibles à toute personne à la recherche d'informations sur la Shoah, sont souvent explicitement antisémites», regrette l'Unesco. L’enquête fait suite à l’analyse de 4 000 messages sur la Shoah publiés sur cinq grandes plateformes, dont Telegram, «connu pour son manque de modération et de recommandations claires à destination de ses utilisateurs».
Si la négation et la falsification sont aussi présents sur les autres réseaux sociaux, elle intervient dans une moindre mesure, car ils sont modérées : 19% du contenu relatif à la Shoah sur Twitter est négationniste, contre 17% sur TikTok, 8% sur Facebook et 3% sur Instagram, souligne l'Unesco.
«De toute évidence, lorsque les plateformes agissent de concert pour s'attaquer à cette forme spécifique de discours haineux, les résultats obtenus sont concluants», remarque Ronald Lauder, le président du Congrès juif mondial. Pour échapper aux modérateurs, les négationnistes habillent désormais leur discours d'humour, pointe le rapport de l'Unesco. En utilisant des «mèmes (images ou photomontages déclinés massivement sur internet, NDLR) humoristiques et parodiques», ils tentent de «normaliser les idées antisémites, en leur donnant l'apparence d'idées communément admises», dénonce-t-il.
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