La gauche israélienne à l'heure des choix

Israël.

La gauche israélienne à l'heure des choix
Merav Michaeli, dirigeante du Parti Travailliste (Crédit : capture d'écran Facebook)
Sionisme ou post-sionisme, gauche ou centre-gauche ? Ce sont en substance les choix épineux qui s'annoncent pour les deux partis de la gauche israélienne. Pour le Meretz, qui n'avait plus siégé au gouvernement depuis la fin des années 90, l'année écoulée aura été une sorte de réveil de la Belle au Bois Dormant. En entrant dans la coalition Bennett-Lapid, le parti avait renoué avec le pouvoir, alors qu'on le donnait en état de mort cérébrale et destiné à disparaitre définitivement de la scène politique. Un an plus tôt, l'alliance électorale entre le Meretz et le parti Travailliste pour le scrutin de septembre 2020 leur avait rapporté 3 mandats chacun, soit le pire score de leur histoire. Ce qui explique qu'ils n'aient pas voulu renouveler l'expérience en mars 2021. Et bien leur en a pris puisqu'en faisant course séparée, le Meretz avait retrouvé 6 sièges et les Travaillistes 7. Mais le dirigeant sortant du Meretz, Nitsan Horowitz n'a pas su éviter les écueils. D'abord en choisissant, contre l'avis de son parti, de faire venir de l'extérieur une candidate arabe israélienne, espérant qu'elle lui apporterait plus de voix du secteur arabe, au lieu de puiser dans le creuset des militants. C'est ainsi qu'une certaine Ghaïna Rinawi-Zoabi a fait tanguer la coalition en refusant de voter avec la majorité sur plusieurs projets de loi, jusqu'à se mettre en retrait de son propre groupe tout en refusant de démissionner. Une véritable gifle pour le patron du Meretz, qui est l'un des trois élus de son parti à siéger au gouvernement avec Issawi Fredj et Tamar Zandberg, sans compter le vice-ministre Yaïr Golan, désormais candidat à la direction du parti. Yaïr Golan, ancien chef d'état-major de Tsahal souhaite d'ailleurs réintroduire plus de sionisme dans le programme de Meretz. Mais le nouveau candidat à la tête de liste pourrait se voir souffler la place par celle qui avait précédé Nitsan Horowitz à la direction du parti, Zeava Galon, qui envisage sérieusement de se relancer dans la course. Et tandis qu'à gauche de la gauche, on cherche le bon candidat et le bon positionnement entre la gauche sioniste et une vision post-sioniste, au parti Travailliste, le débat n'est pas moins animé autour de l'avenir de l'ancienne première formation du pays. Les Travaillistes ont su mieux naviguer que leurs amis du Meretz et servir de complément à des coalitions droitières, dont plusieurs gouvernements dirigés par Benyamin Netanyahou. Ce qui n'a pas empêché le parti de David Ben Gourion, Golda Meir et Itzhak Rabin de flirter avec la gauche progressiste, s'éloignant de son positionnement sécuritaire traditionnel au profit du social, rebutant ainsi une partie de son électorat historique qui s'est tourné vers les partis centristes comme Bleu Blanc et Yesh Atid. Les derniers scrutins ont confirmé cette marginalisation du parti Travailliste qui s'est retrouvé à chercher des électeurs sur les terres du Meretz. La réélection hier, avec plus de 82% des suffrages, de Merav Michaeli qui va donc conduire de nouveau la liste Travailliste au prochain scrutin de novembre vient valider la stratégie de la ministre des Transports du gouvernement Bennett-Lapid, qui a conduit durant un an une absolue discipline de coalition, sans jamais faire de vague. Elle avait d'ailleurs obtenu le soutien de tous les élus de son parti qui ont aussi pris acte de son choix de ne pas refaire d'alliance électorale avec le Meretz. Ce qui veut dire regarder de nouveau vers le centre de l'échiquier politique israélien, en espérant y retrouver une base électorale. [playlist ids="167485"] Pascale Zonszain

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