Faut-il craindre un rapprochement entre l'Iran et la Russie ? En Israël, on a évidemment suivi de près le sommet qui réunissait mardi à Téhéran les présidents iranien et russe, mais aussi turc. Que les trois pays qui participent à la plateforme d'Astana se retrouvent pour discuter de la Syrie n'a rien d'anormal. Mais le contexte a nettement évolué depuis 2018. On a affaire à trois acteurs problématiques de la scène internationale. L'Iran qui vient d'annoncer qu'il était en mesure de passer à l'enrichissement d'uranium à 90% s'il en prenait la décision, la Russie, isolée et sanctionnée depuis son invasion en Ukraine, et la Turquie qui joue sur deux tableaux : d'un côté en préservant ses relations avec Moscou et Téhéran et de l'autre en normalisant ses relations avec Israël et alors qu'elle est aussi membre de l'OTAN. Que Vladimir Poutine aille à Téhéran pour acheter des drones à l'Iran pour s'en servir contre l'armée ukrainienne, cela n'a pas d'incidence directe sur la sécurité d'Israël.
En revanche, c'est la contrepartie que demandera l'Iran qui peut le concerner. Ce qui ramène au front nord. Depuis 2015, la Russie a établi une présence militaire en Syrie à la demande de Bashar al Assad pour l'aider à reprendre le contrôle de son pays en proie à la guerre civile. Ce qui a permis aux Russes de prendre la maitrise de l'espace aérien de la Syrie et de réinstaller un port militaire sur sa côte méditerranéenne. L'autre pays venu à la rescousse du dictateur syrien, c'est bien sûr l'Iran, qui cherche à étendre son hégémonie partout où il le peut dans la région et qui veut établir un front contigu face à Israël jusqu'au Liban où opère le Hezbollah qui pointe son arsenal de missiles contre le territoire israélien. Et évidemment, si l'Iran accepte de vendre des drones à la Russie, elle peut lui demander en échange de bloquer les frappes israéliennes en Syrie.
En Israël, on prend ce scénario en ligne de compte, même s'il n'est pas celui qui préoccupe le plus. Poutine veut conserver sa présence en Syrie et n'aime pas trop voir l'Iran y gagner en influence, et l'activité de Tsahal sert aussi indirectement ses intérêts. En revanche, c'est davantage le Hezbollah qui reste l'adversaire à surveiller. Depuis plusieurs semaines, l'organisation libanaise aux ordres de l'Iran a commencé à menacer la plateforme gazière de Karish dans le nord des eaux économiques israéliennes et Tsahal a abattu plusieurs drones lancés par le Hezbollah. Mardi, le Premier ministre Yaïr Lapid et son ministre de la Défense Benny Gantz se sont rendus en tournée d'inspection au commandement de Tsahal pour la région nord et sur la frontière libanaise. Le chef du gouvernement israélien a adressé un avertissement au Hezbollah : "nous ne cherchons pas la confrontation. Mais quiconque tentera de porter atteinte à notre souveraineté ou aux citoyens d'Israël, découvrira rapidement qu'il a fait une grave erreur" a affirmé Yaïr Lapid, avant d'effectuer un survol en hélicoptère de la zone du gisement de Karish.
A ce stade, on peut considérer qu'Israël cherche à maintenir une dissuasion face au Hezbollah, dont il estime qu'il ne cherche pas à précipiter la guerre, mais plutôt à tester le seuil de réactivité israélien. Dans ce contexte, c'est toujours l'Iran qui reste l'acteur principal. La Russie, même en devenant dépendante de l'Iran pour contourner les sanctions internationales et acquérir ses drones d'attaque, n'a rien à gagner à se retourner contre Israël.
Pascale Zonszain
Israël doit-il craindre un rapprochement entre l'Iran et la Russie ?
Actualités.
Publié le
20/07/2022 à 09h36 - Par Gabriel Attal
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