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La politique est décidément un monde de requins. Suite à la publication par un site internet d'une vidéo à caractère sexuel jeudi soir, Benjamin Griveaux a décidé de se retirer de la course à la mairie de Paris vendredi matin. L'homme politique de 42 ans était un peu en retrait dans les sondages, crédité de 14 ou 15% derrière Anne Hidalgo, Rachida Dati ou même Cédric Villani.
"Un site internet et des réseaux sociaux ont relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée. Ma famille ne mérite pas cela. Personne, au fond, ne devrait jamais subir une telle violence", a affirmé l'ancien candidat dans une déclaration. "En annonçant ma candidature à la mairie de Paris, je connaissais la dureté du combat politique", a précisé l'ex porte-parole du gouvernement.
"Depuis plus d'un an, ma famille et moi avons subi des propos diffamatoires, des mensonges, des rumeurs, des attaques anonymes, la révélation de conversations privées dérobées ainsi que des menaces de mort", a-t-il indiqué.
De nombreuses personnalités politiques ont réagi et soutenu Benjamin Griveaux. Cédric Villani a déclaré: "J'adresse à Benjamin Griveaux, ainsi qu’à sa famille, mon soutien plein et entier dans cette épreuve. Je prends acte de sa décision difficile. L’attaque indigne qu’il subit est une menace grave pour notre démocratie."
De son côté, Anne Hidalgo, la maire de Paris, appelle "au respect de la vie privée et des personnes" et estime que "les Parisiennes et les Parisiens méritent un débat digne".
Piotr Pavlenski revendique la diffusion des vidéos
Exilé en France, où il a obtenu l'asile politique en 2017, l'artiste polémique de nationalité russe Piotr Pavlenski a revendiqué jeudi soir auprès du quotidien Libération la diffusion de vidéos et messages à caractère sexuel attribuées à Benjamin Griveaux.
"[Benjamin Griveaux] est quelqu'un qui s'appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu'il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants", explique l'artiste russe à Libération. "Mais il fait tout le contraire. Ça ne me dérange pas que les gens aient la sexualité qu'ils veulent, ils peuvent même baiser des animaux, pas de problème, mais ils doivent être honnêtes. Mais lui il veut être le chef de la ville et il ment aux électeurs. Je vis désormais en France, je suis Parisien, c'est important pour moi."
Ce retrait de Benjamin Griveaux est un coup particulièrement dur porté à Emmanuel Macron et à sa majorité. L'exécutif n'a en effet plus de candidat désigné dans la capitale, une situation inédite dans l'histoire de la Ve République. Alors même que le président français a obtenu 35% de voix au premier tour de la Présidentielle à Paris, 33% aux Elections Européennes... Plusieurs questions se posent à présent sur les conséquences politiques à un mois des Municipales (15 et 22 mars). La République En Marche désignera t-elle un nouveau candidat ? Qui profitera de ce retrait entre Anne Hidalgo, Cédric Villani ou encore Rachida Dati ?
Gabriel Attal
Publié le vendredi 14 février à 10h30.
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