Carrefour arrête de distribuer l'hebdomadaire Rivarol, la chronique de Muriel Ouaknine-Melki

France.

Ce sont toujours les limites de la  liberté d’expression et de la liberté de la presse qui se retrouvent au cœur du combat contre l’antisémitisme. En l’occurrence, il s’agit d’une loi très ancienne dite loi BICHET qui prévoit la règle d’impartialité pour les agents de presse. L’impartialité c’est quoi ? Tous les agents doivent recevoir toutes les publications qui leur sont confiées, et leur accorder les mêmes soins lors de la mise en vente.  Jusqu’à ce que cette loi fasse l’objet d’une réforme fin 2019, prévoyant que seule «la presse d’information politique et générale» (IPG) ferait désormais l’objet d’une obligation de distribution. Il fallait donc obtenir le retrait de l’inscription au registre des publication à caractère d’information politique et générale de RIVAROL pour que cette nouvelle loi puisse s’appliquer à ce brulot antisémite. C’est pour cette raison que la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), une instance rattachée au ministère de la Culture, s’est auto saisie du cas  RIVAROL pour décider ou non de lui retirer cet agrément. Cette  commission s’est notamment fondée sur une  décision obtenue par les avocats de l’OJE en date du 10 Décembre 2021, au terme de laquelle J.Bourbon directeur de RIVAROL a été condamné pour contestation de crimes contre l’humanité. Une tribune portée par les époux Klarsfeld et publiée dans les colonnes du Monde a également nourri la sage décision de retrait de l’agrément de la CPPAP. RIVAROL est désormais privé d’aides indirectes de l’Etat, comme les frais postaux, la TVA réduite à 2.1 au lieu de 20, et des aides à la presse le tout pour un montant annuel évalué à 100 000 euros. Ces aides de l’Etat sont financées rappelons le par vous et par moi , en clair par tous les contribuables. Il y avait une incohérence majeure à d’une part engager des poursuites judiciaires contre BOURBON régulièrement, le faire condamner à de lourdes amendes, et à lui octroyer par ailleurs des subventions provenant de l’argent public qui l’aiderait in fine à payer ces mêmes amendes. Il aura fallu plusieurs procédures judiciaires, plusieurs condamnations, une réforme de la loi pour lui retirer cet agrément, et enfin le courage de certains distributeurs. Tout le travail accompli pour aboutir à ce retrait d’agrément n’aurait servi à rien si derrière, les associations luttant contre la diffusion de la haine ne nous avaient pas emboité le pas. C’est bien tout le travail réalisé par le milieu associatif, par les actions des internautes qui ont appelé les géants de la distribution comme CARREFOUR à prendre leur responsabilité. En clair, il y a désormais la possibilité légale de ne plus vendre RIVAROL. Alors on fait quoi ? On continue de le distribuer et on continue à diffuser la haine ? C’est la question qui a été posée à CARFEFOUR et à d’autres distributeurs. CARREFOUR a décidé d’agir et de retirer de la vente, un geste citoyen, et conforme aux valeurs républicaines que le groupe revendique. Nous allons regarder avec beaucoup d’intérêt ceux qui vont suivre l’exemple donné par CARREFOUR. Je pense notamment au groupe LAGARDERE, détenteur de RELAY qui poursuit à ce jour la diffusion de RIVAROL. La lutte contre l’antisémitisme version  2023 doit être rapide, efficace,  ciblée, zélée, et de pointe. Elle ne  progressera que si elle regroupe un maximum  de personnes, désireuses de conjuguer leurs  efforts pour converger vers un seul et même objectif. La lutte contre l’antisémitisme demande désormais un positionnement actif. Il ne suffit plus de se dire de se déclarer contre l’antisémitisme, il faut agir, et le combattre par des actes et non plus par des mots. Donc oui l’antisémitisme soit on le combat soit on le diffuse, car ne rien faire c’est à coup sur le laisser se répandre. A l’OJE nous avons choisi de le combattre, à nos côtés nos partenaires historiques dont Radio J fait bien évidemment partie, et tous ceux qui nous ont rejoint avec la ferme intention de mettre leur pierre à l’édifice. Le 7 septembre prochain, nous plaiderons de nouveau contre J.BOURBON à la 17ème correctionnelle, et nous le retrouverons en Janvier 2023 devant la Cour d’appel de PARIS. Le combat contre l’antisémitisme est un combat dans lequel il ne faut jamais rien lacher, nous savons que le journal RIVAROL vit ses dernières heures, cela aura pris du temps, mais nous y arrivons enfin. [playlist ids="173305"] Muriel Ouaknine-Melki

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