Les Juifs russes sont ils en état de détresse ? La crainte du nouveau directeur de l’Agence Juive

La guerre avec l’Ukraine a fragilisé la situation de la grande communauté juive en Russie. Une façon pour Moscou de « punir » Israel pour ses atermoiements supposés dans son soutien au camp de Moscou. L’agence juive avait même été fermée à Moscou dans un geste d’humeur du président Russe. Un nouveau directeur de l’organisation juive israélienne a été désigné pour calmer le jeu avec la Russie et réinstallé l’organisation sioniste. Doron Almog, c’est son nom, espère que le conflit entre l'Agence et Moscou se terminera rapidement, et note avec angoisse que l'effort d'immigration n'a pas ralenti.Ce qui d’habitude était une bonne nouvelle semble entre cette fois le signe d’un danger pour les Juifs.

Retour à l’ère soviétique ?

Le tout nouveau chef de l’Agence juive, Doron Almog, a en effet déclaré que les Juifs russes étaient dans « un état de détresse » La crainte d’un retour de politiques de l’ère soviétique qui interdisaient l’immigration en Israël est de retour. Almog, dans son premier entretien depuis son entrée en fonction a confié à la radio Kan que son organisation œuvrait toujours pour venir en aide aux centaines de milliers de personnes d’origine juive qui sont éligibles à la citoyenneté israélienne. Le mois dernier, le ministre russe de la Justice a lancé une procédure visant à mettre un terme aux activités de l’Agence juive, qui encourage et qui facilite l’immigration en Israël et qui chapeaute également des programmes éducatifs en direction des Juifs russes.

La grosse communauté juive en Russie

« Nos activités d’éducation sont très, très importantes. Souvenez-vous bien qu’en Russie, il y a 600 000 Juifs », a-t-il commenté à la radio nationale (même si, selon les estimations, il y a approximativement 600 000 Russes éligibles à la citoyenneté israélienne mais le nombre de personnes qui pourraient être considérées comme Juives selon les critères de la loi orthodoxe est largement inférieur, entre 150 000 et 200 000 personnes). « Nous avons un grand centre d’appels à Jérusalem. Il reçoit une tonne d’appels téléphoniques. Les Juifs russes s’inquiètent de tout ce qui arrive depuis le début de la guerre en Ukraine. Nous tentons de les aider d’une manière ou d’une autre », a affirmé Almog. Almog a indiqué que « nous n’avons pas le sentiment qu’il y ait un ralentissement dans l’immigration. Nous ressentons l’état de détresse des Juifs qui entrent en contact avec nous. Ils s’inquiètent beaucoup d’un retour de l’époque du Rideau de fer. Mais nos opérations continuent ». L’organisation a pris l’habitude d’oeuvrer dans des pays qui n’entretiennent pas de relation avec Israel. L’Agence juive a, par exemple, aidé les Juifs yéménites à venir en Israël ces dernières années même si Sanaa ne reconnaît pas l’État juif – Almog a répondu que « oui, nous avons des activités de ce type également. C’est le devoir d’Israël d’être lié à tous les Juifs de la Terre ».

Almog , un ancien de Tsahal à l’agence juive

Almog, ancien général au sein de Tsahal et ancien soldat dans des opérations spéciales, avait pris part à l’opération sous couverture pour faire venir des Juifs éthiopiens en Israël via le Soudan. Des opérations qui restent secrètes.Il est perdu comme un homme de consensus vis à vis des différentes composantes du Judaïsme mondial.

Agence juive toujours utile ?

Il faut dire que ces dernières années, l’Agence juive, établie avant même  l’État d’Israël  a pu être qualifiée d’anachronique. Ses détracteurs affirment que le gouvernement serait plus efficace de superviser l’immigration que l’Agence juive mais pour Doron Almog, cette association est toujours utile et était une passerelle nécessaire entre les Juifs qui vivent hors des frontières d’Israël et le gouvernement israélien. « L’État d’Israël est un partenariat entre l’État et tous les Juifs du monde », belle phrase de chef de l’Agence juive. Il demeure une autre partie du peuple juif en diaspora : 7 millions et demi de réserve pour rejoindre Israel ! Michel Zerbib