Rentrée 2022, le point sur le Covid, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Rentrée 2022, le point sur le Covid, la chronique du docteur Serge Rafal
La dernière vague de Covid a commencé début juin. Elle a inquiété parce qu’elle survenait alors que la météo lui était en principe défavorable mais sans jamais atteindre les niveaux des 2 précédentes, du début d’année et du printemps. Elle a ensuite évolué et traîné, inquiétant plus par le nombre de cas que leur gravité. Puis elle a progressivement mais très lentement reculé en France métropolitaine et aux Outre-mer sauf à la Réunion. Santé-Publique France considérait la semaine dernière que les contaminations et les hospitalisations n’étaient plus à un niveau élevé… ce qui sous-entendait néanmoins que l’épidémie n’était pas terminée. En effet, autour de 15 000 patients Covid sont toujours hospitalisés, près de 900 se trouvent en soins critiques et on déplore encore un peu plus de 400 DC hebdomadaires. C'est la fin des mesures contraignantes pour tous. Le Parlement a définitivement abrogé fin juillet l’état d’urgence pour la crise sanitaire. Ce qui signifie que le passe, l’obligation du port du masque, un couvre-feu, un confinement ne pourront plus être décidés en cabinet restreint. Un test de dépistage négatif à l’embarquement en direction du territoire français pourra toutefois être demandé en cas d’apparition d’un variant virulent. Et si une crise aiguë se produit, le gouvernement devra négocier avec les députés les mesures à prendre. Mme Brigitte Autran, Pr d’immunologie, a été nommée début août à la tête du « Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires », en remplacement de l’ex « Conseil Scientifique » que présidait le Pr J-François Delfraissy et du « Comité d’orientation de la stratégie vaccinale » du Pr Alain Fischer. Cette nouvelle structure devrait adopter une approche de santé globale, intégrant les menaces venues de l’étranger, les zoonoses, le changement climatique. Le Pr Autran a fait ses premières recommandations. Elle a encouragé le port du masque dans les transports en commun et insisté sur la nécessité de vacciner les rares personnes à risques qui ne l’étaient pas encore et celles plus nombreuses qui n’étaient plus parfaitement couvertes par un rappel trop ancien. Et d’ailleurs L’OMS vient de recommander un schéma vaccinal à 2 doses et 1 dose de rappel + une injection supplémentaire pour les groupes spécifiques dits à risques. C’était déjà le cas en France où rappelons-le, un 2ème rappel est recommandé aux plus de 60 ans, 6 mois après le 1er, aux octogénaires et aux résidents des Ehpads, 3 mois après, aux immunodéprimé(e)s, aux femmes enceintes, aux patients porteurs de comorbidités (diabète, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, rénales). Ce 2ème rappel est donc ciblé et ne concerne que les personnes exposées ou à risques et pas l’ensemble de la population, sauf le personnel de santé. Le protocole sanitaire à l'école est réduit à la surveillance sans mesures contraignantes, ce qui me semble raisonnable puisque nous savons maintenant avec certitude que cette maladie est surtout dangereuse pour les personnes âgées ou à risques.  Les ARN qui ont servi à la vaccination ont été fabriqués contre la souche initiale de Wuhan. Nous attendons impatiemment la 2ème génération, dirigée plus spécifiquement contre Omicron. Ils sont d’après les études préliminaires plus efficaces, y compris contre les variants BA-4 et 5. Le Royaume-Uni vient de délivrer l’autorisation de mise sur le marché du vaccin bivalent de Moderna, l’Europe en a commandé 15 M de doses. Mais quid de l’infection sous vaccin ARN, ce qui reste leur point faible ? Pour le moment, aucun d’entre eux ne nous en protège. Mais comme de nombreux labos dans le monde y travaillent, l’espoir est réel de disposer prochainement d’un produit qui non seulement empêche les formes graves, ce qui est formidable, mais évite également la maladie, ce qu’on est en droit d’attendre de tout vaccin. Difficile et hasardeux de faire des pronostics en médecine et a fortiori avec un virus aussi capricieux. Les spécialistes s’accordent pour penser qu’un pic épidémique à l’automne est vraisemblable voire probable ? A quelle hauteur ? De quelle gravité ? Avec quel variant ? Là je ne me risquerai pas. Un proverbe oriental nous dit « La science chasse l’ignorance mais pas un esprit mal tourné ». Nous l’avons vécu avec ces discussions et polémiques sans fin et sans nuances sur ces « presque-vaccins » qui nous ont tout de même permis de surmonter ce triste épisode. Gageons que la science nous permettra d’en sortir définitivement. https://youtu.be/sbIDOGogVhk Docteur Serge Rafal

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