L’expulsion de l’Imam intégriste Iquioussen : Olivier Véran au secours de Gérald Darmanin

France.

L’expulsion de l’Imam intégriste Iquioussen : Olivier Véran au secours de Gérald Darmanin
(Crédit : chaîne YouTube)
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a considéré que si le Conseil d’Etat retoquait "ce serait un très mauvais signal", en appelant à être "absolument sans concession avec les radicalisés". Le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative française, doit se prononcer ces prochaines heures sur la requête du ministère de l’Intérieur qui entend faire annuler une décision du tribunal administratif de Paris suspendant la demande d’expulsion du prêcheur islamiste.

Un discours incitant à la haine

Fin juillet le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin  était monté au créneau pour ordonner cette expulsion liée à « un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraires aux valeurs de la République », selon le ministère de l’Intérieur. Gérald Darmanin  reprochait  à l’Imam notamment « un discours à teneur antisémite particulièrement virulent » et ses prêches prônant la « soumission » des femmes « au profit des hommes ». La presse avait établi que le prédicateur n’avait pourtant plus tenu de discours antijuifs.

Olivier Véran « aucune concession avec les radicalisés »

C’est ainsi qu’ Olivier Véran, tout en reconnaissant n’avoir « pas à juger et à commenter, encore moins par anticipation, une décision de justice », a tenu à rappeler la position du gouvernement. Le ministre soutient la démarche de Gérard Darmanin : « Les Français ne comprendraient pas qu’un imam qui tient des propos radicalisés d’une extrême noirceur, avec une capacité de nuisance, et qui déteste autant la République, conserve sa place dans la République. » Le porte-parole du gouvernement espère que la voix du Conseil d’Etat sera « la voix de la République » en se disant « pour l’expulsion » et « absolument sans concession aucune avec les radicalisés qui attaquent la République ».

L’Imam dénonce « une atteinte disproportionnée » à sa « vie privée et familiale »

L’arrêté d’expulsion évoquait également l’encouragement « au séparatisme » et le « mépris de certaines valeurs républicaines telles que la laïcité et le fonctionnement démocratique de la société française ». Hassan Iquioussen, né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine, a pour sa part considéré devant les juridictions administratives que son expulsion constituait « une atteinte disproportionnée » à sa « vie privée et familiale ». Sur ces arguments le tribunal administratif de Paris avait suspendu l'expulsion au début du mois d'août de l’imam. Le ministre avait fait appel de cette décision parce qu'il considère que l'imam Iquioussen est radicalisé.

Darmanin et Iquioussen se connaissent en fait depuis longtemps

L’imam Hassan Iquioussen et Gérald Darmanin sont tous les deux originaires du Nord. L'imam vient de Denain et le ministre, de Tourcoing. Le journal Le Parisien a révélé le patrimoine du prédicateur : des dizaines de logements acquis il y a près de 20 ans et en particulier une villa achetée à l'un des oncles du ministre de l'Intérieur. Une autre révélation, cette fois-ci du site Mediapart : l'imam et le ministre auraient mangé à la même table, avec une dizaine de convives. Cela remonte à la campagne des municipales en 2014 à Tourcoing, Gérald Darmanin, alors candidat UMP essayait de séduire  l'électorat musulman. Celui qui était député, avait  notamment confié au religieux musulman  avoir les mêmes opinions sur le mariage homosexuel. À cette époque, Gérald Darmanin pouvait-il ignorer les controverses entourant déjà le prédicateur ? S’interrogeait Médiapart.

Débat devant le Conseil d'État

Le Conseil d'État examine donc depuis vendredi matin le dossier . Pendant près de 3 heures, la chambre des référés du Conseil d'État a entendu les arguments deux parties. Pour Pascale Léglise, la représentante du ministère de l'Intérieur, c'est le discours anti-républicain de l'imam qui est en cause : « … C’est un double discours d’une perversité importante, puisqu’à la fois, il tient des discours très lénifiants, très conformes aux principes de la République, les "musulmans du juste milieu" comme il le dit. Et en même temps … celui des théories les plus obscurantistes des Frères musulmans. » Les arguments de l’avocate de Hassan Iquioussen, maître Lucie Simon : « Il ne s’agit pas d’être d’accord avec monsieur Iquioussen. Il s’agit de savoir si, actuellement, et non pas en 2004, et non pas en 2005, et non pas en 2012, il représente une menace d’une extrême gravité pour notre société. » Gérald Darmanin ira jusqu’au bout de cette démarche qu’il considère comme prioritaire. Si d’aventure le Conseil d’Etat lui donnait tort, ce serait un échec personnel de sa politique à l’endroit des islamistes. Michel Zerbib

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