Nouveaux voyants rouges sur l'escalade terroriste

Il y a un certain nombre de signaux préoccupants dans l'attaque perpétrée hier par un commando terroriste contre un bus civil qui transportait des jeunes recrues de Tsahal près du mochav H'amra, dans la Dépression du Jourdain. Un des terroristes est un Palestinien détenteur de la citoyenneté israélienne. Ce qui n'a plus été le cas depuis la vague d'attentats du printemps dernier qui avaient fait 19 victimes.  Les deux autres sont des Palestiniens dont l'un est originaire de la région de Djénine, dans le nord de la Samarie, soit à plus de 40 km du site de l'attaque. Ils pouvaient certainement trouver une cible plus proche. Et de surcroit, leur véhicule portait une immatriculation israélienne, ce qui facilitait aussi ses déplacements. Ensuite, les terroristes disposaient de fusils d'assaut M-16 – ils ont tiré au moins une trentaine de munitions sur le véhicule – mais aussi de bouteilles incendiaires, avec lesquelles ils ont tenté de mettre le feu à l'autocar. C'est d'ailleurs ce qui les a perdus, puisqu'un de leurs cocktails Molotov s'est embrasé à l'intérieur de leur pick-up, quand un soldat israélien a riposté, les obligeant à stopper quelques kilomètres plus loin, quand deux terroristes ont été brûlés. Le bilan qui aurait pu être beaucoup plus lourd se solde par sept blessés, un soldat et le chauffeur gravement touchés et cinq soldats légèrement atteints par des débris de verre. On est donc en présence d'une attaque inhabituellement téméraire de la part de ce commando terroriste palestinien, qui indique une détermination et une assurance qui leur a fait choisir ce mode opératoire plus risqué de leur point de vue. Et puis, c'est le onzième cas d'attaque terroriste en Judée Samarie en l'espace d'un mois, qu'il s'agisse d'attaque à l'arme blanche ou de fusillade, alors que les forces de sécurité israéliennes en ont enrayé plus de 200 depuis le début de l'année. Cette fois, la police a décidé de relever le niveau d'alerte pour l'ensemble du territoire israélien. On constate aussi une extension du rayon d'action terroriste, jusque-là surtout concentré dans le nord de la Samarie, dans les secteurs de Djénine et de Naplouse. Le Hamas et le Jihad islamique ont d'ailleurs salué l'attaque et appelé à d'autres attentats. Et tous les services de sécurité constatent une escalade constante de la violence sur le terrain. La stabilisation relative enregistrée à la suite de l'opération Aube menée par Tsahal contre le Jihad islamique à Gaza, n'a donc pas calmé la motivation terroriste en Judée Samarie, dont l'activité avait d'ailleurs été le déclencheur de l'opération israélienne contre l'enclave palestinienne côtière. Et l'attentat d'hier sort clairement du lot, par le niveau d'agressivité inédit du commando. Jusqu'à présent, les dirigeants israéliens restent largement focalisés sur deux dossiers sécuritaires : le nucléaire iranien et le litige sur la frontière maritime avec le Liban. Les deux comportent un réel potentiel d'escalade qui appelle à la plus grande vigilance. Mais l'évolution de la situation en Judée Samarie devient elle aussi inquiétante. Quant aux affrontements lors des opérations d'arrestations à l'intérieur de Djénine, ils ont impliqué dernièrement pas moins de 200 Palestiniens armés. De quoi effectivement allumer quelques voyants rouges. [playlist ids="175516"] Pascale Zonszain