Il est parfois dangereux d'avoir trop d'alliés dans son camp. Benyamin Netanyahou est en train d'en faire l'expérience, alors que la ministre de l'Intérieur et ancienne numéro 2 du parti Yamina, Ayelet Shaked se débat pour rester dans la course. Après le divorce douloureux d'avec Naftali Bennett, qui s'est retiré de la vie publique pour une durée indéterminée, Ayelet Shaked a tenté de reformer un parti avec d'autres laissés pour compte de la droite, abandonnés sur le bord du chemin par Gideon Saar, dans son rapprochement avec Benny Gantz. Parmi eux, Yoaz Hendel, toujours ministre du gouvernement Lapid, et qui, s'il partage le positionnement idéologique de la ministre de l'Intérieur, est en revanche catégoriquement opposé à entrer dans un gouvernement avec Benyamin Netanyahou. Hendel et Shaked ont donc formé le parti Esprit Sioniste, qui vient de rendre son dernier souffle avant même d'être entré dans la course électorale, puisque ses deux leaders ont fini par reconnaitre leur désaccord fondamental : Shaked veut entrer dans une coalition avec le Likoud, Hendel non.
Le débat pourrait paraitre insignifiant pour un parti qui est donné sous le seuil des 4 mandats, indispensable pour siéger à la Knesset. Sauf que les votes qu'il aurait pu obtenir, auraient été autant de voix perdues pour le Likoud, si le parti restait en dehors du parlement. Et le problème pourrait se reproduire. Ayelet Shaked est en effet déterminée à siéger à la prochaine Knesset coûte que coûte, et pour cela, elle envisage maintenant de renouer avec ses premières amours politiques, le parti du Foyer Juif. Si le parti nationaliste religieux a disparu de l'actuelle Knesset, il existe toujours légalement et Ayelet Shaked pourrait essayer de le ressusciter. Mais là encore, c'est le même risque pour le bloc de Benyamin Netanyahou, celui de voir des votes perdus si ce parti ne franchit pas le seuil de représentativité.
Et les sondages le montrent : aucun des deux blocs ne parvient encore à dégager une majorité claire dans les intentions de vote. Et la différence peut se jouer à quelques dizaines de milliers de voix. Or, Ayelet Shaked traine un lourd handicap. Si elle tient un discours idéologique clair, ses actes n'ont pas été en phase avec ses propos. Elle a accepté de soutenir et de siéger dans une coalition comprenant des partis de gauche, mais surtout un parti arabe et de surcroit islamiste. Dans les jours qui avaient précédé la décision de Naftali Bennett de dissoudre la Knesset, elle avait œuvré à la formation d'un gouvernement alternatif de droite sous la direction de Benyamin Netanyahou. Et depuis cinq semaines, Ayelet Shaked avait donc monté un parti avec un adversaire déclaré du chef du Likoud.
Avec ce passif, la députée nationaliste aura du mal à avancer sans le soutien du parti de Netanyahou. Mais le Likoud n'a pas vraiment intérêt à encourager l'entrée dans la course d'un parti sioniste religieux de plus, alors qu'il y a déjà la liste de Betsalel Smutrich et Itamar Ben Gvir et que les électeurs religieux moins radicaux peuvent toujours se reporter sur le Likoud. Et Ayelet Shaked pourrait passer du statut d'étoile montante de la politique israélienne à celui d'éclat de météorite, que Benyamin Netanyahou pourrait chercher à éloigner de sa trajectoire.
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Pascale Zonszain
Les météorites de la droite israélienne
Actualités.
Publié le
12/09/2022 à 09h36 - Par Gabriel Attal
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