Yaïr Lapid à Olaf Scholz : discuter n'arrête pas le mal

Le Premier ministre israélien Yair Lapid et le chancelier allemand Olaf Scholz se sont adressés aux journalistes lors d'une conférence de presse conjointe ce lundi à Berlin, à la suite d'une rencontre entre les deux dirigeants. Scholz a salué les pourparlers entre de hauts responsables allemands et israéliens, affirmant que les deux pays "étendent encore plus leur partenariat". Le chancelier a déclaré que lui et Lapid avaient discuté de la guerre en cours entre la Russie et l'Ukraine, ajoutant que les deux avaient convenu de condamner l'invasion. "Nous convenons que cette violation flagrante du droit international est inacceptable. Les tueries en Ukraine doivent cesser. L'Allemagne, l'Europe et Israël se tiennent aux côtés de l'Ukraine en ces temps difficiles." Yaïr Lapid dit avoir présenté à Olaf Scholz « des informations de renseignement sensibles et pertinentes » sur le programme nucléaire iranien.

Dans ses remarques à la suite de Scholz, le Premier ministre Lapid a appelé l'Allemagne et les autres puissances européennes négociant avec Téhéran à repenser sa stratégie face aux aspirations nucléaires de l'Iran, implorant les dirigeants mondiaux de ne pas lever les sanctions contre l'Iran. "Parler n'arrête pas le mal. Les démocraties libérales doivent avoir la volonté et la capacité de se défendre. Parfois, la liberté doit être défendue avec force. Notre partenariat exige également que nous agissions ensemble contre la menace croissante que l'Iran devienne un État nucléaire." "L'Allemagne fait partie des pays de l'E3, et cela fait partie de la responsabilité qu'elle a assumée. J'ai présenté à la chancelière des informations sensibles et pertinentes du renseignement à ce sujet. Comme toujours, dans nos relations étroites avec l'Allemagne, nous avons bénéficié de toute l'attention et pleine coopération."

"Nous avons discuté de la nécessité d'une nouvelle stratégie pour arrêter le programme nucléaire de l'Iran. Un Iran nucléaire déstabilisera le Moyen-Orient et créera une course aux armements nucléaires qui mettra en danger le monde entier. Revenir à l'accord nucléaire, dans les conditions actuelles, serait une erreur critique." "La levée des sanctions et le versement de centaines de milliards de dollars à l'Iran entraîneront des vagues de terrorisme, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi dans toute l'Europe." "Il existe une autre voie. Une meilleure voie à suivre pour le Moyen-Orient. C'est la voie des Accords d'Abraham et du Forum du Néguev. Une voie basée sur une vision commune de la région. Une vision non pas de guerre, d'extrémisme et de terrorisme mais de la paix, la tolérance et la coopération." Aux côtés du Premier ministre Yair Lapid, le chancelier allemand Olaf Scholz déclare que les pays « conviennent que l'Iran ne doit pas avoir d'arme nucléaire ». Il exprime son regret que Téhéran n'ait pas répondu par l'affirmative à la proposition européenne de retour à l'accord sur le nucléaire. Scholz insiste longuement sur le soutien de l'Allemagne à une solution à deux États au conflit israélo-palestinien et met en garde contre les « actions unilatérales » qui entravent un tel accord. Gabriel Attal