Thé noir ou thé vert ? La chronique du docteur Serge Rafal

France.

Thé noir ou thé vert ? La chronique du docteur Serge Rafal
J'ai été impressionné par une grande étude de cohorte britannique publiée au mois d’août, coordonnée par les chercheurs de leur Institut National du cancer, qui a intégré et suivi pendant 11 ans, 500 000 personnes. Elle a conclu à une réduction d’environ 10 à 13% de la mortalité, toutes causes confondues, chez les consommateurs d’au moins 2 tasses de thé par jour, très majoritairement noir (9 fois sur 10). Et ceci indépendamment de la prise associée de café, de lait, de sucre ajouté ou de la température de la boisson. Et plus la consommation de thé est élevée, plus la mortalité cardio-vasculaire baisse contrairement aux DC par cancers ou maladies respiratoires qui eux ne varient pas. Il existe un peu plus de 3000 variétés de thé qui proviennent toutes du même arbre, le théier ou Camellia sinensis en latin. De nombreux facteurs déterminent sa couleur, son parfum, sa qualité : citons le climat, l’altitude, la saison de la récolte, le traitement subi. Le thé noir, leader mondial incontesté, bu par 8 consommateurs sur 10, a subi une fermentation. Le thé blanc, obtenu à partir de bourgeons et de jeunes feuilles et le thé vert sont seulement légèrement torréfiés et roulés, ce qui leur conférait un avantage théorique. Les études ont surtout parlé du thé vert et principalement en raison de son mode de préparation qui préserve sa richesse en polyphénols dont nous connaissons bien dans cette rubrique les propriétés antioxydantes protectrices. Il contient également d’autres substances intéressantes, des vitamines (A, B, C, E, K), des oligo-éléments, (Mn, Sé, Zn), de la théine excitante, de la théanine relaxante dont je vous parlerai prochainement. Il faut choisir son thé avec grand soin. Les racines du théier peuvent en effet absorber des substances toxiques d’où l’intérêt de le choisir bio. Et mieux vaut pour des raisons quasi similaires et même si c’est moins rapide, éviter le thé en sachet et lui préférer les feuilles en vrac qui sont certes plus chères mais de bien meilleure qualité. Jonasz dans une de ses plus belles chansons, « J’veux pas qutu t’en ailles » explique : « Moi qui sais pas bien faire le thé, qu’est-ce j’vais faire ? ». Le thé réclame en effet de l’attention, un véritable rituel pour les puristes. Il faut une eau bouillie, reposée 30 sec à 1 minute mais pas brûlante car elle risque alors de cuire et dénaturer les principes actifs des feuilles ou de brûler l’œsophage, ce qu’on observe fréquemment chez les Japonais. Puis une infusion de 2 à 3 minutes, un peu plus pour le thé blanc.   « Nous savons pourquoi les Anglais préfèrent leur thé, il suffit de goûter leur café » disait plaisamment un chansonnier de mon enfance. L’étude britannique soulève bien entendu quelques questions : - Le thé noir est-il préférable et plus efficace que le vert qui bénéficie d’une meilleure image ? - Faut-il tenter de convertir au thé les patients souffrant de problèmes cardio-vasculaires ? – Quelles sont les quantités optimales ?... A suivre, vous l’avez compris. https://youtu.be/c-poydaZKHI Docteur Serge Rafal

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