Même pour un observateur attentif de la politique israélienne, il n'est pas toujours facile de percevoir les différences entre les 4 partis arabes représentés à la Knesset. On s'est habitué au parti Ra'am, de Mansour Abbas, depuis qu'il a été le premier à sauter le pas et à s'engager dans une coalition parlementaire. Un parti islamiste, émanation des Frères musulmans et expression politique du Mouvement islamique en Israël. Pour les trois autres, les distinctions sont plus subtiles. Le parti H'adash, désormais en quasi-totalité arabe, est la survivance du Parti Communiste israélien, même s'il n'a plus grand-chose à voir avec son idéologie d'origine. Il est dirigé par Ayman Odeh. Quant aux partis Tal et Balaad, ils se revendiquent arabes, palestiniens, musulmans, selon les trois composantes de l'identité arabe israélienne, dont l'une prévaut sur les deux autres en fonction des circonstances.
Ces partis sectoriels, qui représentent la société arabe israélienne, ont peu à peu remplacé dans l'électorat arabe les partis sionistes, qui ne recueillent guère plus de 15% des suffrages. Quand en 2014, la Knesset avait voté un relèvement du seuil de représentativité des partis, qui doivent désormais obtenir un minimum 3,25% des suffrages et de 4 mandats pour entrer au Parlement, les partis arabes avaient compris qu'ils n'avaient plus qu'une alternative : s'unir ou prendre le risque de disparaitre. C'est ainsi que s'était formée la Liste Arabe conjointe. Un calcul qui s'est révélé payant, puisqu'il leur avait rapporté 13 sièges aux législatives de 2015, et jusqu'à 15 en 2020, en faisant la 3e force politique d'Israël. Jusqu'à ce que le parti Ra'am sorte de l'alliance en 2021 et obtienne contre toute attente les 4 mandats nécessaires pour entrer à la Knesset. Un premier affaiblissement pour la représentativité arabe au Parlement israélien, qui ne totalisait plus que 10 sièges dans la Knesset sortante.
Et voilà donc que la Liste Arabe conjointe explose avec le départ du parti Balaad, laissant à leur sort les partis d'Ayman Odeh et d'Ahmed Tibi. Ce qui augmente le risque qu'au moins l'un de ces partis n'atteigne pas le seuil minimum pour entrer à la prochaine Knesset. Depuis les élections de 2019, ce sont les partis arabes qui font office de fléau de la balance entre les deux blocs. Déjà les projections pour le secteur arabe israélien annoncent un taux d'abstention record, qui laisserait les partis arabes avec un total de 9 mandats tout au plus à se partager. Et à moins de 12 sièges, c'est au moins un des partis arabes qui se retrouvera dehors. Et alors, c'est tout l'équilibre politique qui s'en trouverait bouleversé. Les voix arabes ne se reporteront pas sur les partis sionistes. En revanche, le rapport de bloc à bloc, qui a marqué les 4 précédents scrutins pourrait se transformer en rapport entre un bloc, celui formé autour Likoud et face à lui, tous les autres partis, en ordre dispersé. Avec la rupture des partis arabes, le bloc Netanyahou pourrait donc se rapprocher de la victoire. Même s'il n'est jamais bon, dans ce système politique compliqué, qu'un segment entier de la population israélienne n'ait pas de représentant au parlement.
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Pascale Zonszain
Le big bang des partis arabes israéliens
Israël.
Publié le 19/09/2022 à 09h20 - Par Gabriel Attal
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