L’Assemblée générale des Nations Unies : le bal des hypocrites, la chronique d'Arié Bensemhoun

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L’Assemblée générale des Nations Unies : le bal des hypocrites, la chronique d'Arié Bensemhoun
(Crédit : DR)
Arié Bensemhoun, c’est de l’Assemblée générale des Nations Unies dont vous allez parler aujourd’hui... En effet. Après deux années perturbées par la Covid-19, la grand-messe diplomatique annuelle reprend à New York en présentiel. Les dirigeants de la planète se succèdent depuis mardi à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, éprouvée par des divisions profondes, générées par la guerre en Ukraine, les tensions à Taïwan ou encore les catastrophes climatiques. Pendant près d’une semaine, quelque 150 chefs d’Etat et de gouvernement vont prendre la parole à New York dans l’enceinte emblématique des Nations unies. Beaucoup de discours donc mais nous ne nous faisons aucune illusion sur leur utilité pour ne pas dire leur sincérité... Pourquoi êtes-vous si sceptique ? Parce que l’ONU est, hélas, bien loin de la mission originelle qui lui a été conférée au lendemain de la seconde guerre mondiale. Et cette Assemblée générale en est la triste illustration. Qu’attendre d’un événement qui rassemble à la fois des démocrates, des autocrates, des islamistes, ou encore des dictateurs... comme si la parole de chacun d’entre eux se valait ? Que peut-on espérer de cette assemblée qui fait la part belle à tous ces pays qui bafouent sans vergogne les droits de l’Homme les plus élémentaires et encore plus souvent celui des femmes et des enfants, et qui stigmatise en permanence Israël pour mieux l’ostraciser ? Cette obsession malsaine relève de la psychiatrie. Comment cela se traduit-il ? Dès le début des années 1960, de nombreux pays comprennent que l’ONU constitue une tribune légale idéale pour lutter contre Israël et le délégitimer. Ils forment une majorité automatique pour poursuivre le combat contre Israël dans les instances internationales et obtenir sur le terrain diplomatique et politique les victoires impossibles sur le terrain militaire.  Notez qu’au plus fort de la guerre en Syrie en 2014, Israël a été condamné à 20 reprises par l’Assemblée générale des Nations unis, alors que la Corée du Nord ne l’a été qu’une seule fois, comme la Libye, l’Iran ou la Syrie, et que l’Arabie Saoudite, l’Afghanistan, la Chine ont été tout simplement « oubliés ». L’ONU est devenue une tribune du révisionnisme, de l’antisionisme et de l’antisémitisme... Le fait de donner régulièrement la parole à des négationnistes discrédite d’emblée l’institution... Vous faites allusion à Ebrahim Raïssi, le Président iranien ? Entre autres. L’Iran, qui piétine allègrement le droit et toutes les conventions internationales, n’a jamais été aussi proche d’être en capacité de produire des armes nucléaires et l’ONU invite son président à parler comme s’il était un interlocuteur censé et crédible. Pour rappel, alors qu’il recevait dimanche la chaîne américaine CBSNews, il a demandé la création d'une enquête sur l'existence de la Shoah, tout en estimant que « certains signes » prouvaient la réalité de l'Holocauste. Comment est-ce possible ? Quelques semaines plus tôt, vous vous en souvenez, Mahmoud Abbas, qui instrumentalise régulièrement l’ONU pour internationaliser le conflit israélo-palestinien, sombrait encore une fois dans les calomnies, les mensonges, et le révisionnisme à l’occasions de sa rencontre à Paris avec le Président Emmanuel Macron où il a dénoncé éhontément « l’occupation et la colonisation et l’oppression » israélienne, et lors de la conférence de presse conjointe qu’il a tenue avec le chancelier allemand Olaf Scholz au cours de laquelle il a osé accuser Israël d’avoir « perpétré 50 holocaustes contre le peuple palestinien ». Ces propos abjects ne l’empêcheront pas de venir se pavaner et s’exprimer à l’ONU où il sera accueilli comme le chef d’État qu’il n’est pas, puisque la Palestine n’existe pas ! Que suggérez-vous ? Une refonte de l’ONU? L’ONU doit faire une introspection. Un examen de conscience pour que cesse cette mascarade et que les nations se réveillent. Les démocraties qui y sont représentées doivent défendre les valeurs qu’elles prétendent incarner. Elles se doivent d’imposer une éthique, de condamner sans équivoque les pays qui bafouent les droits de l’homme et exiger que cesse le double standard auquel Israël est soumis. Sinon à quoi peut bien servir cette institution ? Peu de chances malheureusement que cela se produise alors que le contexte pourrait pourtant le permettre avec notamment les Accords d’Abraham qui offrent au monde une matrice de résolution des conflits. Personne ne veut davantage la paix que l’Etat d’Israël pour qui il s’agit, dans un environnement hostile, d’une nécessité vitale. Mais la paix ne peut s’obtenir sans lucidité sur la véritable nature de ceux avec qui il faut la faire. Certes on ne fait la paix qu’avec ses ennemis, mais encore faut-il que l’ennemi ait lui aussi envie de faire la paix. Arié Bensemhoun

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