Algues et crise alimentaire mondiale, la chronique de Jean-François Strouf

Israël.

Le doctorant Doron Ashkenazi, sous la direction du Prof. Avigdor Abelson de l’Ecole de zoologie de l'Université de Tel-Aviv, et du Prof. Alvaro Israel de l'Institut israélien de recherche océanographique de Haïfa, a mis au point une technologie innovante qui permet la production d’algues considérablement riches en nutriments, protéines, fibres alimentaires et minéraux pour les besoins humains et animaux. Selon les chercheurs, ces « algues enrichies » produites dans le cadre d’une approche d'aquaculture intégrée durable respectueuse de l'environnement, pourront constituer un super-aliment naturel de qualité, d’une valeur nutritionnelle extrêmement élevée, contribuant à assurer la sécurité alimentaire pour l'avenir de l'humanité. Les chercheurs ont fait pousser trois espèces d'algues locales, de type Ulva lactuca (laitue de mer), Gracilaria (algues rouges utilisées entre autres dans la cuisine japonaise) et Hypnea, à proximité d’élevages de pisciculture, dans certaines conditions environnementales, en détournant les effluents de poissons riches en nutriments vers une série de bassins de culture d'algues. Ensuite, les algues sont exposées à des facteurs de stress environnementaux dits abiotiques tels qu’une irradiance élevée, une privation de nutriments et une salinité importante, qui stimulent la synthèse des ingrédients souhaités dans leurs tissus. La méthodologie a permis des taux de croissance élevés allant jusqu'à 25% d'augmentation de la biomasse d'algues par jour, et une amélioration significative de la quantité de protéines, d'amidon et de minéraux en quelques jours. Les algues peuvent être considérées comme un « super aliment » naturel, riche en composants nécessaires à l'alimentation humaine à des niveaux qui dépassent ceux des autres sources alimentaires. , Grâce à l'approche technologique développée par les chercheurs, il sera possible pour un fermier ou un entrepreneur de planifier des lignes de production d'algues spécifiques, enrichies de substances particulières, qui serviront d’aliments sains ou de compléments alimentaires : par exemple des algues enrichies en protéines, ou bien en minéraux comme le fer, l'iode, le calcium, le magnésium ou le zinc, en pigments spécifiques ou en substances anti-oxydantes. Ces algues enrichies pourront être utilisées pour aider les populations souffrant de malnutrition et de carences nutritionnelles, par exemple en complément d'un régime végétarien ou végétalien, ainsi que pour les populations de zones défavorisées dans le monde ». Par rapport à l'agriculture terrestre, l'agriculture marine, et en particulier la culture des algues, ne nécessite pas de grandes étendues de terres, d'eau douce ni d’importantes quantités d'engrais. De plus, elle préserve la nature et l'équilibre écologique en réduisant les risques environnementaux. La nouvelle étude crée en fait les conditions d’une situation idéale d'agriculture durable et propre. L’aquaculture intégrée présente l’avantage environnemental de réduire l’accumulation des nutriments sur le littoral, les émissions de gaz et l'empreinte carbone. Elle contribue ainsi à faire face à la crise climatique et au réchauffement global. Jean-François Strouf

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Algues et crise alimentaire mondiale, la chronique de Jean-François Strouf