Procès Netanyahou après les élections

Israël.

Procès Netanyahou après les élections
Le procès de Benyamin Netanyahou à Jérusalem (Crédit: DR.)

Seule bonne nouvelle pour Benyamin Netanyahou : la date du 17 mars pour la première audience de son procès devant le Tribunal de District de Jérusalem, lui épargne une comparution avant les législatives. Mais il va devoir dès maintenant préparer sa stratégie de défense.

D'abord, le Premier ministre israélien a la possibilité de demander un report d'audience. Ses avocats peuvent demander la communication de pièces supplémentaires et le temps nécessaire pour les étudier. Ensuite, ses défenseurs peuvent aussi demander à ce qu'il soit dispensé de comparaitre en personne, comme le prévoit la procédure pénale. Son statut de chef de gouvernement peut justifier qu'il soit trop pris par les affaires de l'Etat, pour passer plusieurs heures sur le banc des accusés. Toutefois, la première audience qui est uniquement consacrée à la lecture de l'acte d'accusation, est censée être une garantie des droits de l'accusé, qui doit entendre et comprendre le détail des faits qui lui sont reprochés.

Reste que l'impact en termes d'images d'un Premier ministre en position d'accusé devant ses juges, est évidemment désastreux, d'autant que quinze jours après le scrutin, on sera très probablement au cœur des tractations pour la formation du nouveau gouvernement. Et il ne fait pas de doute que sa situation judiciaire affaiblira sa position politique, que Benyamin Netanyahou soit ou non en charge à ce moment-là de la formation de la coalition.

Ensuite, il faudra voir comment les trois juges désignés pour conduire le procès décideront d'agir. Dans ce type d'affaire, il est assez fréquent que les magistrats préfèrent rapprocher le plus possible les audiences, si possible à un rythme quotidien, surtout quand, comme ici, il s'agit de plusieurs affaires regroupées en une seule procédure et que leur nature est particulièrement complexe.

Cela signifie que le déroulement du procès aura nécessairement un effet sur les activités de Benyamin Netanyahou, en particulier s'il est encore à la tête du gouvernement. Il arrivera nécessairement un moment où il lui sera difficile de mener de front sa défense et la conduite de la politique du pays.

Benyamin Netanyahou est inculpé de fraude, abus de confiance et corruption dans trois affaires différentes : le dossier 1000, dit "affaire des cadeaux" où il est accusé d'avoir demandé et accepté des cadeaux de manière régulière de membres de son entourage. Le dossier 2000, dit "affaire Noni Moses", son co-accusé, propriétaire du journal Yediot Aharonot, avec qui il est accusé d'avoir projeté une législation contre un quotidien concurrent, en échange d'une couverture médiatique favorable. Et enfin le dossier 4000 dit "affaire Bezeq", où Benyamin Netanyahou est accusé d'avoir contourné la loi sur la régulation des monopoles pour favoriser le rachat du groupe de télécom Bezeq par Shaul Elovitch, lui aussi inculpé, en échange là encore d'une couverture médiatique favorable sur son site Walla News.

Parmi les trois juges désignés par le Tribunal de District de Jérusalem, deux sont déjà connus pour leurs positions sévères dans les dossiers impliquant des politiques. Ce qui évidemment, ne préjuge pas de leur décision dans le procès Netanyahou.

Pascale Zonszain

PZOOM190220

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