On se souvient de la visite de Joe Biden à Jérusalem en juillet dernier. Le président des Etats-Unis et le Premier ministre israélien avaient cosigné la "Déclaration de Jérusalem", dont une des clauses prévoyait "la formation d'un partenariat technologique sur des technologies vitales et émergentes, ainsi que la prévention des pandémies, le changement climatique, l'intelligence artificielle et l'informatique de confiance". Et cette semaine, une délégation israélienne conduite par la ministre de l'Innovation et le Conseiller à la Sécurité Nationale s'est rendue à Washington, pour concrétiser ce partenariat. A priori, on pourrait croire que les deux alliés stratégiques avaient depuis longtemps étendu leur relation au domaine de la technologie. Sauf que ce n'est pas si simple. Contrairement à ce qu'Israël fait déjà depuis 2014 avec l'Union Européenne dans le cadre du programme Horizon de partenariat de recherche pour les entreprises et les scientifiques, il n'y avait pas jusqu'ici de format équivalent avec les Etats-Unis. La preuve : les projets de recherche communs avec des instituts technologiques américains plafonnent à 19%, tandis qu'ils ont atteint 56% avec l'Europe. Car il y avait de sérieux obstacles à lever pour obtenir la coopération et le financement américains. Les Etats-Unis sont très jaloux de leur technologie et redoutent de la voir récupérée par des pays adversaires ou concurrents. Jusqu'à présent seuls deux pays avaient signé un accord de partenariat technologique avec les Etats-Unis, similaire à celui obtenu par Israël : la Corée du Sud et le Japon. Et ce n'est pas un hasard. Ces deux pays ont avec les Américains un adversaire et rival commun : la Chine. Et c'est à la Chine, mais aussi d'ailleurs à la Russie que pense Washington quand il s'agit de protéger sa technologie.
Mais alors que les investissements américains, qui comptent pour 81% des investissements étrangers dans les firmes de high-tech israéliennes, ce protectionnisme américain devenait absurde et privait les Etats-Unis des capacités des chercheurs israéliens dans des technologies de pointe, de même que les laboratoires et le financement de recherche américains étaient inaccessibles aux chercheurs israéliens. Ce qui desservait aussi les intérêts stratégiques des Etats-Unis dans des secteurs tels que le calcul quantique ou l'intelligence artificielle. Mais l'administration américaine ne va pas pour autant passer d'un extrême à l'autre. Sa méfiance à l'égard de la Chine est plus que jamais de mise. Et Israël va devoir donner des gages de confiance à son partenaire sur la protection des résultats des recherches conjointes et une limitation sévère des investissements étrangers dans les structures de recherche et de développement en Israël. Rien de vraiment nouveau d'ailleurs, puisque c'est déjà sous la pression des Etats-Unis que le gouvernement israélien avait dû mettre en place en 2020, un comité consultatif chargé d'étudier les investissements étrangers dans l'économie israélienne, une formulation prudente mais qui vise spécifiquement la limitation des investissements chinois. D'ores et déjà, 20 programmes de recherche israéliens dans le calcul quantique vont bénéficier d'un million de dollars chacun pour les 4 ans à venir. Et puis les startups israéliennes vont enfin avoir accès au NIST, le très prestigieux institut américain des normes et de la technologie, un sésame pour entrer dans les laboratoires de recherche fédéraux. Premier objectif : multiplier par deux le nombre de projets de recherche américano-israéliens d'ici 2025.
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Pascale Zonszain
Israël et les USA concrétisent enfin un partenariat technologique
Israël.
Publié le 30/09/2022 à 09h42 - Par Gabriel Attal
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