Presque aucun quartier arabe de Jérusalem n'est resté calme mercredi soir. De Beit Hanina et Shuafat au nord, à Jabel Mukaber au sud, les policiers de la capitale ont dû affronter des jets de pierres et de bouteilles incendiaires, des caillassages de voitures, des tirs de mortier de feux d'artifice et même une tentative de lynchage contre une famille juive, qui s'est heureusement terminée sans blessé. Dans le quartier de Sheikh Jarrah, près de la Porte de Damas, on a même assisté à des accrochages entre émeutiers arabes et juifs. Ces événements ne sont pas sans rappeler l'escalade de la violence du printemps 2021 dans la capitale israélienne qui avait précédé l'entrée en action du Hamas, qui avait tiré des roquettes sur Jérusalem, conduisant Israël à lancer l'opération Gardien des Murailles et à onze jours de guerre et de bombardements sur les villes israéliennes.
Alors, bien sûr, on n'en est pas là. Mais les pièces ont commencé à se mettre en place et cela n'a pas débuté cette semaine. Dès le mois de septembre, avant les fêtes du Nouvel An juif, les services de sécurité israéliens avaient alerté sur une recrudescence de la propagande du Hamas sur les réseaux sociaux, avec un accent particulier sur Jérusalem. Il s'agissait de relancer la campagne déjà largement utilisée par le passé sur le thème "Al Aqsa en danger", qui accuse Israël de chercher à détruire les mosquées du Mt du Temple et qui appelle aux émeutes sur l'esplanade contre les policiers, mais aussi contre les visiteurs juifs. La police israélienne s'était préparée à des incidents sur le Mt du Temple, qui sont restés jusqu'à présent limités.
Mais l'ampleur des accrochages de mercredi et leur propagation à plusieurs quartiers de Jérusalem a apparemment pris la police de court. Dans le camp de Shuafat, que les forces de sécurité avaient bouclé depuis la fusillade terroriste qui avait coûté la vie samedi soir à la sergente Noa Lazar, les heurts ont été particulièrement violents. La grève générale décrétée dans les territoires autonomes a aussi été largement suivie à Jérusalem-est et a alimenté les tensions et les frictions. Mais l'émulation des émeutiers arabes de Jérusalem est aussi à relier à la "Fosse aux lions", dont on a déjà parlé, ce groupe formé par des jeunes Palestiniens de Naplouse qui multiplient depuis quelques semaines les fusillades terroristes dans le nord de la Samarie. Leurs attaques, filmées et postées sur des plateformes comme TikTok, sont suivies par la jeunesse palestinienne de Judée Samarie et arabe de Jérusalem, qui voient dans les terroristes de la Fosse aux Lions une sorte de relève, une nouvelle génération prête à attaquer Israël et de surcroit locale. Car cette fois, il ne s'agit plus de leaders du Hamas téléguidant leurs actions depuis la Bande de Gaza, mais bien d'une organisation dont les membres leur ressemblent et à qui ils peuvent s'identifier, ce qui n'était plus le cas depuis de nombreuses années en Judée Samarie. Et cet élément n'est pas anecdotique. Ce groupe terroriste n'est pas encore structuré, il n'a pas de chaine de commandement ni de stratégie organisée. Sa capacité de nuisance peut donc rester limitée, mais elle peut aussi susciter des vocations, ailleurs en Judée Samarie ou à Jérusalem. Et elles seront d'autant plus difficiles à anticiper pour les forces de sécurité israéliennes, qu'il n'y a pas d'organisation ni de filière à remonter. On n'en est donc pas encore au niveau du printemps 2021 sur l'échelle de la violence, mais la situation peut se détériorer. Et c'est ce que les forces de sécurité israéliennes doivent maintenant empêcher.
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Pascale Zonszain
Enrayer l'escalade à Jérusalem
Actualités.
Publié le
14/10/2022 à 09h38 - Par Gabriel Attal
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