Liban, gaz et élections

Israël.

Sauf modification de dernière minute, le déroulement de la journée est prêt. Ce matin, réunion du gouvernement israélien pour l'approbation formelle de l'accord frontalier maritime avec le Liban. A la mi-journée, le Premier ministre Yaïr Lapid signera l'engagement israélien, qui sera remis dans l'après-midi par une délégation israélienne au médiateur américain Amos Hochstein au siège de la Finul, la force d'interposition de l'Onu, à Naqura, au sud-Liban, où se trouvera au même moment la délégation libanaise pour une cérémonie fermée à la presse. Ensuite, les deux documents seront transmis au Secrétariat général des Nations Unies. C'est la décision de la Cour Suprême israélienne en début de semaine, de rejeter toutes les requêtes en invalidation de l'accord, qui a levé le dernier obstacle à sa finalisation. Et dès hier, la société Energean annonçait le démarrage de la plateforme de Karish. Techniquement, ce gisement, situé entièrement dans les eaux israéliennes, n'a rien à voir avec l'accord conclu avec le Liban, mais la société gréco-britannique chargée de l'exploitation, a préféré attendre que la phase diplomatique soit totalement achevée avant de donner le coup d'envoi. Et il n'est pas impossible que la précaution ait été soutenue officieusement par les autorités israéliennes. En juillet dernier, le Hezbollah avait envoyé quatre drones vers la plateforme et menacé de l'attaquer si Israël commençait à extraire du gaz avant que le contentieux avec le Liban soit réglé. Le gouvernement israélien avait répondu que toute action de la milice chiite libanaise alliée de l'Iran contre ses installations gazières déclencherait une réaction militaire, justifiée par une violation de sa souveraineté. En ce qui concerne la réception de l'accord par le public israélien, selon un sondage publié hier par l'Institut pour la Démocratie en Israël, 50% des Israéliens estiment que le soutien affiché par leurs responsables politiques et sécuritaires était aussi motivé par des considérations politiques. Le chef de l'opposition Benyamin Netanyahou avait dénoncé quant à lui un "accord de capitulation" et accusé Yaïr Lapid d'avoir outrepassé ses pouvoirs alors qu'il est à la tête d'un gouvernement de transition et qu'il n'a pas demandé le vote de la Knesset sur le texte. S'il est clair qu'Israël a fait des concessions, les avantages stratégiques induits par l'accord pourraient justifier ce compromis. On ignore encore les capacités du gisement de Kana, mais il devrait donner au Liban les moyens de commencer à relever la tête, alors que le pays se débat dans la plus grave crise économique et énergétique de son histoire. Cela pourrait lui permettre d'obtenir plus facilement des prêts et des financements, et réduire ainsi sa dépendance à l'Iran, notamment pour sa production d'électricité. Ce qui, sur le long terme, sera également bénéfique à la sécurité d'Israël. Ces arguments ont été présentés au public israélien, qui, selon une enquête publiée il y a deux semaines, soutient à 42% l'accord avec le Liban, alors que 31% s'y opposent, dont une majorité parmi les électeurs du Likoud. [playlist ids="183245"] Pascale Zonszain

pzoom271022

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