Terrorisme et élections

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Samedi soir, Ronen Hanania et son fils sortaient de l'implantation de Kyriat Arba pour faire quelques courses dans une épicerie arabe du sud d'Hébron, quand leur voiture a été mitraillée par un terroriste. Le conducteur a été mortellement blessé, son fils légèrement atteint, puis c'est un secouriste accouru sur les lieux qui était grièvement touché par le terroriste, avant qu'il ne soit finalement neutralisé. Hier après-midi, c'est une attaque à la voiture bélier qui a fait cinq blessés près de Jéricho. Le terroriste a eu le temps de faucher des soldats à deux reprises avant d'être neutralisé. Dans les deux cas, il s'agit apparemment d'actes individuels, non reliés à une organisation terroriste et perpétrés à proximité du lieu de résidence des terroristes. Mais ces attaques d'opportunité n'en restent pas moins liées au climat de tension qui règne depuis plusieurs mois en Judée-Samarie. L'imminence des élections législatives, qui se dérouleront demain, a décidé Tsahal, avec l'aval du gouvernement, à boucler les territoires palestiniens de Judée-Samarie pour 24 heures, à partir de ce soir et jusqu'à demain minuit. La même mesure avait été prise lors du dernier scrutin de mars 2021, alors que le pays connaissait un regain de tension. Mais il ne s'agit jamais d'une décision automatique ni systématique, ce qui traduit l'inquiétude des responsables de la défense. Les élections sont considérées comme un événement particulièrement sensible, susceptible d'attiser les velléités d'attaques des groupes terroristes. En 2002, au cœur de la seconde intifada, c'est un bureau du Likoud à Beit Shean, pendant les primaires du parti, qui avait été visé par un attentat à la grenade par des terroristes de la branche armée du Fatah, faisant 6 tués et plus de 30 blessés. En 2018, le Hamas depuis Gaza avait multiplié les lancers de ballons incendiaires contre l'ouest du Néguev le jour des élections municipales. Les bureaux de vote et les lieux d'affluence font toujours l'objet d'une protection policière renforcée, d'autant que le jour des élections est chômé et que beaucoup d'Israéliens en profitent pour faire du tourisme ou du shopping, selon la météo. Cette fois encore, le dispositif a été prévu en amont avec plusieurs milliers de policiers, gardes-frontière et membres des services de sécurité qui seront mobilisés. La situation sécuritaire fera aussi partie des considérations des électeurs au moment de glisser leur bulletin dans l'urne, même si la récurrence des épisodes de violence depuis des décennies est devenue un facteur constant dans le positionnement politique. Les partis de gouvernement comme ceux de l'opposition jouent toujours la carte sécuritaire à l'approche des échéances électorales, car ils savent que c'est une figure imposée vis-à-vis du public. Et certains n'hésitent pas à faire de la surenchère. A contrario, ce ne sont pas des menaces d'attentats qui dissuadent les Israéliens d'aller voter, même en période de recrudescence terroriste. En d'autres termes, le terrorisme n'a jamais été un facteur d'abstentionnisme.  Si les Israéliens devaient bouder les urnes demain, il faudrait en chercher la raison ailleurs. Peut-être la lassitude d'un cinquième scrutin en trois ans et la haute probabilité d'un sixième dans les mois à venir. [playlist ids="184009"] Pascale Zonszain

pzoom311022

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