Baisser le cholestérol à tout prix, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Pour beaucoup de personnes, avoir sur leur prise de sang, des chiffres du cholestérol total en gras traduit un risque ou un mauvais état de santé avec en filigrane la hantise d’un Infarctus Du Myocarde ou pire d’un AVC avec ses séquelles visibles et parfois graves. Totalement faux non mais le cholestérol ne constitue pas le seul ou le principal facteur de risque. Les antécédents cardio-vasculaires familiaux, la malbouffe et le surpoids, l’hypertension artérielle non traitée, la sédentarité, le tabagisme doivent tout autant, voire plus, être pris en compte. Une grande étude interventionnelle dont je vous ai déjà parlé dans cette rubrique a démontré la prééminence de la diète méditerranéenne sur la diminution du risque cardio-vasculaire sans qu’elle bouscule drastiquement les chiffres du cholestérol. Mais c’est vrai qu’une hypercholestérolémie inquiète et nécessite qu’on s’y intéresse. Je reparle des chiffres plus loin. Le cholestérol n’est ni bon, ni mauvais, il est d’abord indispensable à l’organisme. Et d’ailleurs, une alimentation « cholestérol-free » constituerait une aberration, nous en avons absolument besoin. La presque totalité (90%) du cholestérol est utilisée pour la constitution des membranes cellulaires, leur souplesse, leur perméabilité, leur stabilité, leur fluidité. Nous consommons chaque jour entre 250 et 300 mg de cholestérol, mais nos cellules en particulier hépatiques, en fabriquent 3 fois plus, autour de 1g/jour. Et cette quantité de graisses participe au bon fonctionnement de l’organisme, la synthèse d’hormones essentielles (cortisone, oestrogènes, progestérone, testostérone), la protection du SN, la fabrication de la vit D dont il est un précurseur. Le cholestérol ne sert pas uniquement à obstruer les vaisseaux sanguins. Le cholestérol T ne doit pas dépasser les 2g/litre, encore qu’il augmente de 0,1 g tous les 10 ans. C’est ainsi qu’un taux de 2,5g/l à 50-60 ans peut être considéré comme normal mais 3g/litre c’est la limite à ne pas franchir, sans attirer l’attention et des mesures. Le LDL cholestérol (dit mauvais cholestérol) doit lui rester inférieur à 1,60g/l, plus bas encore en cas d’antécédent cardio-vasculaire. Et le bon cholestérol ou HDL doit être supérieur à 0,5 g/litre. Mais c’est génétique et il n’existe aucun moyen thérapeutique de l’augmenter énormément. On peut par contre réduire le cholestérol au moyen des statines, dont l’efficacité est indiscutable en prévention 2aire, c’est à dire après un accident cardiaque.  « Pour éliminer leur cholestérol, les Américains courent des heures jusqu’à s’écrouler raides morts d’un infarctus » écrit Umberto Eco. Pas besoin de focaliser sur le cholestérol ni de faire des heures de jogging, encore que…. Considérons le tout simplement comme un facteur de risque, pas l’ennemi public n°1 qu’il a longtemps été. https://youtu.be/uirfsFUFM14 Docteur Serge Rafal

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