Diagnostiquer et soulager l’anxiété, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Tout le monde connaît ou a connu un jour l’anxiété, ne serait-ce que la veille d’un examen, d’un entretien d’embauche, d’une audition. Ce symptôme est effectivement très fréquent puisqu’il touche autour de 10% de la population, les dames deux fois plus souvent que les Mrs, surtout après 40 ans. Il s’agit d’une réaction nouvelle face à une difficulté ponctuelle. Elle devient un symptôme dès qu’elle survient sans aucune justification et qu’elle prend une importance démesurée et handicapante dans le quotidien. Elle peut prendre différentes formes et s’exprimer de diverses façons : anxiété généralisée, phobies, crises d’angoisse ou attaques de paniques, troubles obsessifs compulsifs (les fameux TOC), en fonction des antécédents et de l’histoire familiale et personnelle, des causes et des circonstances de l’épisode initial. L'anxiété se manifeste généralement par un sentiment diffus d’inquiétude ou de peur avec la crainte d’une catastrophe imminente ou prochaine. La personne anxieuse est irritable, a du mal à se concentrer, se sent incapable de contrôler la situation, peut se réfugier dans une hyperactivité, une fuite en avant, faussement rassurante. Aux symptômes psychologiques s’ajoutent des signes physiques plus ou moins éprouvants, parfois inquiétants ou trompeurs : sensation de boule à la gorge ou dans l’estomac, impression d’étouffement, palpitations, tension musculaire, sueurs, bouffées de chaleur ou de froid, envies incessantes d’uriner, troubles du sommeil. Chez l'enfant, les symptômes peuvent être des maux de ventre, des vomissements, de la fatigue. Et l’anxiété peut également se traduire par des troubles du sommeil, le refus d’aller à l’école, de participer aux activités scolaires ou périscolaires. Le diagnostic n’est d’ailleurs pas toujours évident chez ces enfants volontiers calmes, repliés sur eux-mêmes. Les causes de l'anxiété sont multiples. Citons dans les échelles de stress une maladie ou un décès dans la famille ou parmi les proches, une agression physique ou psychologique, un départ à la retraite, un divorce, un enfant qui quitte la maison, des difficultés professionnelles (BO) ou une situation précaire. Et parfois une cause médicale comme la ménopause et ses troubles nerveux. Elle entraîne un risque accru d’hypertension artérielle, de maladies cardiaques, de cancer ou de diabète. Elle peut être responsable d’alcoolisme, de dépendance aux drogues, de dépression et parfois tentatives de suicide. C’est donc un symptôme banal mais à ne pas négliger. Elle peut bien sûr être traitée par les psychotropes (anxiolytiques, antidépresseurs) qui sont apparus dans les années 50-60 (Librium° en 1959, Valium° en 1960) et sont très efficaces. Mais revers de la médaille, ils sont ensuite difficiles à stopper. Ils ne doivent donc être prescrits que si l’anxiété est invalidante et retentit sur le quotidien. Il est préférable dans la mesure du possible de recourir à des produits plus doux. Des plantes : aubépine, passiflore, valériane… ; des oligo-éléments : Li, magnésium ; la gestion du stress ; un travail de psychoTt (TCC) aux méthodes et modalités variées.  Il est possible de prévenir ces troubles en se confiant à un proche ou un professionnel de santé. Ou par des activités sportives et/ou de relaxation (yoga, taï chi, méditation).   « L’anxiété nait avec l’homme et il nous faudra vivre avec, comme nous avons appris à vivre avec les tempêtes » écrit Paulo Coelho. C’est vrai mais il est tout de même souvent possible, par des moyens finalement simples, de faire en sorte qu’elle ne nous submerge, ni ne nous coule.  https://youtu.be/EKCcmJc4m_k Docteur Serge Rafal

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