Procès de l'attentat de Nice : phase des interrogatoires des accusés , le premier est Ghraieb, une chronique de notre envoyé spécial Michel Zerbib

France.

Dans ce  procès de l’attentat de Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016, trois accusés sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste. Ils ont été entendus pour la première fois. La neuvième semaine du procès de l’attentat de Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016, a débuté ce mercredi 2 novembre devant la cour d’assises spéciale de Paris avec l’interrogatoire des accusés, entendus pour la première fois par la cour depuis l’ouverture du procès.

Mohamed Ghraieb comparait libre, pourtant il risque 20 ans de prison

Le premier accusé à être entendu par la cour a été le Franco-Tunisien Mohamed Ghraieb, 46 ans, qui comparaît libre, sous contrôle judiciaire, et compte parmi les trois accusés poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste(AMT). Son interrogatoire doit se poursuivre jusqu’à vendredi.

« Mon frère était réglo , a toujours respecté la loi »

Sa première journée d’interrogatoire a été essentiellement consacrée à sa personnalité. Sa sœur aînée et sa mère, venues de Tunisie, ont témoigné à la barre pour clamer son « innocence ». « Mon frère était réglo, a toujours respecté la loi », a affirmé sa sœur aînée Jouda Ghraieb, une enseignante de 53 ans. La famille de Mohamed Ghraieb  a toujours vécu dans « des conditions très confortables » dans la banlieue riche de Tunis et a toujours été laïque, a déclaré avec force Jouda Ghraieb. Que pensez vous des attentats en France en 2015 et 2016 ? lui a demandé le président. Elle a répondu avoir été « choquée » par ces événements. « C’est inacceptable, effroyable », a-t-elle insisté jurant que sa famille était « contre la violence, le fanatisme et l’extrémisme ».

Ghraieb peu bavard et moins convaincant

L’accusé Mohamed Ghraieb interrogé a réussi l’exploit d’agacer son avocat William Bourdon qui a regretté les réponses floues de son client. Mohamed Ghraieb a expliqué succinctement « faire le ramadan, mais pas les prières », avoir été adhérent à l’UMP (parti fondé par Jacques Chirac), membre d’une association de défense des animaux ou encore avoir été agressé, « sans savoir pourquoi », lorsqu’il était en prison par un détenu radicalisé. Il sera interrogé plus spécifiquement sur les faits vendredi.

La SDAT témoigne sous couvert d’anonymat

Un enquêteur de la sous-direction antiterroriste (Sdat), témoignant sous couvert d’anonymat, a rappelé les liens anciens entre Ghraieb, parfois surnommé Walid, et le Tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le conducteur du camion bélier qui a foncé sur la foule rassemblée le soir du 14 juillet sur la promenade des Anglais. L’enquêteur a rappelé qu’il y avait eu de nombreux appels téléphoniques et des échanges de SMS entre les deux hommes dans les jours et les semaines précédant l’attentat.

Ghraieb a téléphoné au terroriste dans la nuit du 14 au 15 juillet : ignorait -il le projet d’attentat?

Le policier de la SDAT a raconté comment Ghraieb a cherché à joindre à plusieurs reprises M. Lahouaiej-Bouhlel dans la nuit du 14 au 15 juillet. « Cela pourrait-il dire que M. Ghraieb ignorait le projet d’attentat de Lahouaiej-Bouhlel ? », a demandé le président Laurent Raviot. « Oui, clairement », admet l’enquêteur. Il faut rappeler que Ghraieb a toujours affirmé n’avoir jamais rien su du projet d’attentat. Au tout début du procès, il avait dit avoir été « piégé » par Lahouaiej-Bouhlel qui a laissé derrière lui de nombreux indices permettant de l’incriminer. Mohamed Lahouaiej Bouhlel l’avait notamment pris en photo dans le camion qu’il venait de louer, quelques jours seulement avant l’attentat. « Le terrorisme, la violence, ce n’est pas moi. Ce n’est pas un homme, c’est une ordure qui a fait ça, je ne comprends pas, je cherche des réponses aussi », avait expliqué  Ghraieb qui, à l’époque des faits, était veilleur de nuit dans un hôtel. Michel Zerbib

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