Que demanderont les alliés de Netanyahou ?

Israël.

Selon le calendrier prévu par la loi, c'est dans les huit jours qui suivent les élections que le président de l'Etat doit entamer ses consultations en vue de confier le mandat de former le gouvernement à un des nouveaux élus. Celui-ci doit être recommandé par une majorité de députés. Itzhak Herzog devrait donc commencer à convoquer les représentants des partis politiques, dès qu'il aura reçu les résultats officiels du scrutin, en milieu de semaine prochaine. Sans surprise, c'est Benyamin Netanyahou qui devrait se voir confier la mission de constituer le gouvernement, puisque le Likoud et ses trois partis alliés, les partis orthodoxes Shas et Yaadut HaTorah et la liste Sionisme Religieux, ont à eux quatre largement la majorité nécessaire. Le président Herzog pourrait toutefois recommander au dirigeant du Likoud d'envisager une coalition plus large, qui pourrait inclure des partis centristes, voire un gouvernement d'union nationale, comme le chef de l'Etat en avait exprimé le vœu il y a quelques semaines. Une option qui devient plus qu'improbable, d'autant que le parti de Yaïr Lapid, comme celui de Benny Gantz, ont déjà exclu cette éventualité. Et il semble difficile de croire que faire barrage à l'entrée du parti ultranationaliste de Betzalel Smutrich et Itamar Ben Gvir au gouvernement suffise à les faire changer d'avis. Les partis du bloc Likoud ont d'ailleurs déjà entamé des discussions informelles sur leurs prétentions respectives. Les deux partis orthodoxes, qui avaient suivi le Likoud dans l'opposition après les élections de mars 2021, veulent retrouver les postes qui leur étaient généralement dévolus dans les précédents gouvernements conduits par Benyamin Netanyahou. Pour Yaadut HaTorah, le parti orthodoxe ashkénaze, c'est d'abord la présidence de la commission parlementaire des Finances, qui lui donne l'accès aux finances publiques pour assurer le fonctionnement de ses institutions sectorielles et en particulier son système éducatif. Pour le Shas, c'est aussi la défense de son segment électoral qui importe, mais le parti séfarade, qui s'implique dans les institutions de l'Etat, veut aussi des portefeuilles ministériels. Un des ministères qui sera probablement convoité par les trois alliés du Likoud sera celui des Cultes, car les ultraorthodoxes, comme les sionistes religieux, veulent détricoter la réforme que le précédent ministre des Cultes du gouvernement Bennett avait commencé à mettre en place, sur les conversions et la cacherout. Le Shas devrait aussi briguer le ministère des Finances, et pas seulement celui de l'Intérieur, qui lui était régulièrement attribué. Quant au parti Sionisme Religieux, il va en quelque sorte présenter la facture au Likoud et réclamer la récompense de son soutien et d'une campagne qui a permis à Benyamin Netanyahou de remporter l'élection. Même si le chef du Likoud va réserver à son parti les ministères les plus puissants, il devra concéder à Betzalel Smutrich et Itamar Ben Gvir un certain nombre de portefeuilles de premier plan, puisque leurs élus représentent  plus d'un quart de la nouvelle coalition. On sait que Smutrich est intéressé par le ministère de la Défense et Ben Gvir par celui de la Sécurité intérieure. Mais les affaires de Diaspora et la Justice font aussi partie des postes qu'ils réclameront pour leurs élus. Benyamin Netanyahou doit désormais assumer ses alliances et pour la première fois, former un gouvernement qui le tirera sur sa droite. [playlist ids="185036"] Pascale Zonszain

pzoom041122

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