Prévenir la fonte musculaire pour éviter le déclin cognitif, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

J’ai pensé utile de communiquer et de commenter les résultats d’une étude canadienne impressionnante puisqu’elle a suivi pendant 20 ans, 30 000 personnes âgées de 45 à 85 ans. Les auteurs ont exploré la relation entre la force musculaire et la cognition, en partant du postulat que les 2 étaient probablement liés. Et ils se sont aperçus que c’était le cas et qu’une force de préhension diminuée était corrélée à une incidence plus élevée de la démence. La sarcopénie se définit comme une diminution progressive et généralisée de la force et de la masse musculaire et donc des performances physiques. Elle est observée chez 10 à 40% des personne âgées, en relation avec des modifications hormonales (testostérone, DHEA, vitamine D), une malnutrition protéique, une inflammation chronique, une insulinorésistance, un stress oxydatif. La détermination de la masse musculaire, maigre et grasse, est réalisée au moyen d’un examen simple au nom compliqué, l’absorptiométrie biphotonique (ou DEXA) du corps entier. On parle de sarcopénie lorsque l’index de masse musculaire squelettique est inférieur à 2 unités standards, comparé à une population jeune du même sexe. On y associe la mesure de la force de préhension appréciée par un dynamomètre, le poids, la taille donc l’IMC. Et l’étude nous montre que la sarcopénie constitue un élément prédictif d’une déficience cognitive. La cognition c'est l’ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la connaissance et au traitement de l’information. Ils mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence, les fonctions exécutives… et même les émotions pour Antonio Damasio, le célèbre Pr de neurologie portugais. Ces fonctions sont essentielles dans l’initiation des tâches, la résolution de problèmes, l’organisation pratique dans la vie. Les individus de plus de 65 ans, dont la masse musculaire est diminuée, présentent un déficit cognitif 2 fois plus marqué avec une réduction des fonctions exécutives, en comparaison de sujets de même âge, sans déficit. James Russel Lowell, écrivain et diplomate américain du XIXème siècle écrit : « Dans la balance de la destinée, le muscle ne pèse jamais autant que le cerveau ». Il avait manifestement tort, le muscle interagit fortement avec les fonctions cérébrales. Tout doit donc être mis en œuvre pour identifier les individus à risques et leur proposer une intervention préventive ou curative. Nous en parlerons dès demain en détaillant les apports protéiques.  https://youtu.be/vTAwqTH7Q-U Docteur Serge Rafal

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Prévenir la fonte musculaire pour éviter le déclin cognitif, la chronique du docteur Serge Rafal