Benny Gantz, bilan et perspectives

Israël.

Benny Gantz s'était fait discret depuis les élections du 1er novembre. Son parti, associé à celui de Gideon Saar, n'a obtenu que 12 sièges dans la nouvelle Knesset. Le ministre israélien de la Défense a reconnu sa défaite, mais s'il a convoqué une conférence de presse mardi matin, ce n'était pas pour parler politique, mais pour présenter un bilan de ses deux ans et demi à la tête de son ministère. D'ailleurs, c'est devant les correspondants militaires et non devant des journalistes politiques, qu'il a choisi de s'exprimer. Pourquoi choisir de parler maintenant et surtout de parler de défense nationale ? Benny Gantz a déjà fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de siéger dans le futur gouvernement Netanyahou. Il a même pris le soin de démentir que le président Herzog lui ait suggéré de s'allier au chef du Likoud dans un cabinet d'union nationale. Alors sa prestation hier, devant la presse apparait plus comme un état des lieux sécuritaire qu'il va laisser à son successeur. Il faut rappeler que Benny Gantz vient de boucler deux mandats successifs au ministère de la Défense, où l'ancien chef d'état-major de Tsahal avait été nommé une première fois par Benyamin Netanyahou en 2020, dans le cadre du gouvernement de rotation dont il était le Premier ministre suppléant et qu'il avait été reconduit en 2021 par Naftali Bennett et Yaïr Lapid dans leur gouvernement de rotation. C'est donc Benny Gantz qui était aux affaires lors de l'opération "Gardien des Murailles" en mai 2021, quand les émeutes à Jérusalem et dans les villes à population mixte avaient conduit à onze jours de guerre avec le Hamas à Gaza. Benny Gantz a exprimé sa préoccupation sur la persistance des tensions avec les Palestiniens, et indiqué qu'il ne fallait pas exclure la possibilité d'une reproduction des événements de 2021. A propos de l'Iran, le ministre de la Défense sortant a assuré qu'Israël avait les capacités opérationnelles de frapper les installations nucléaires iraniennes. "Nous devons nous préparer à cette éventualité, mais c'est une décision qu'il faudra peser très soigneusement" a déclaré Benny Gantz, ajoutant qu'il connaissait bien Benyamin Netanyahou et qu'il ne le voyait pas prendre une décision inconsidérée. Gantz a d'ailleurs confirmé qu'il était chef d'état-major de Tsahal quand cette option avait été envisagée et qu'à l'époque, c'était déjà Benyamin Netanyahou, à la tête du gouvernement, qui avait décidé de ne pas attaquer l'Iran. Toujours à propos de l'Iran, le ministre de la Défense a estimé que son rapprochement avec la Russie dans la guerre en Ukraine, allait booster l'hostilité de Téhéran et que cela aurait un impact sur la région. Alors, y a-t-il un message politique derrière ce briefing de Benny Gantz ? L'un peut être de préserver sa crédibilité dans le domaine sécuritaire, et conserver ainsi ses chances de reprendre une place de premier plan quand auront lieu de nouvelles élections. Ou il cherche à se démarquer de celui qui prendra sa suite, alors que la Maison Blanche s'inquiète d'un scénario où Benyamin Netanyahou choisirait de confier le portefeuille de la Défense à Betsalel Smutrich, le leader du parti nationaliste Sionisme Religieux. Dans l'entourage du président Biden, on indiquait hier que "l'identité du prochain ministre israélien de la Défense aurait un énorme impact sur les relations bilatérales et pas seulement dans le domaine sécuritaire". [playlist ids="186061"] Pascale Zonszain

pzoom101122

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