Les nouveaux habits d'Itamar Ben Gvir

Israël.

Jeudi après-midi, c'est à la maison du président israélien qu'Itamar Ben Gvir a donné sa première prestation de ministre. Même s'il n'est pas encore membre du gouvernement Netanyahou, qui d'ailleurs n'est pas encore formé, le leader de Puissance Juive, un des partis qui forment la liste Sionisme Religieux, Itamar Ben Gvir qui conduisait la délégation de son parti pour les consultations avec le président Herzog, a saisi l'occasion du premier dialogue public sur sa vision politique. La veille, gaffe involontaire ou délibérée, le président israélien avait expliqué aux députés du parti Shas qu'il recevait, que le monde entier s'inquiétait de leur futur partenaire Ben Gvir sur son soutien au droit à la prière pour les Juifs sur le Mont du Temple. Itzhak Herzog savait-il ou non que les micros étaient ouverts est secondaire, mais l'enregistrement a fait le tour des médias en quelques minutes. Cela avait donné l'occasion à Itamar Ben Gvir d'assurer qu'il allait expliquer sa position avec des diplomates étrangers. Le président israélien a cette fois relayé directement au député nationaliste les messages qui lui parviennent depuis les élections. "Votre image et celle de votre parti suscitent de l'inquiétude en ce qui concerne les Arabes et les musulmans dans notre pays et dans toute la région" lui a déclaré le président Herzog, qui a ajouté à la liste l'inquiétude des Juifs de diaspora, à propos du projet du parti nationaliste de retirer de la Loi du Retour l'article qui permet aux petits-enfants de Juifs d'immigrer en Israël. Celui qui est pressenti pour le portefeuille de la Sécurité intérieure a donc tenu à apparaitre plus modéré dans son entretien avec le président israélien. "Je ne suis pas raciste et vous le savez. Nous en avons souvent discuté. Mais je suis contre le terrorisme" a déclaré Itamar Ben Gvir au président Herzog. Le leader de Puissance Juive a ajouté qu'il souhaitait avant tout le bien d'Israël et que le monde le comprendrait une fois qu'il l'aurait entendu. "Il y a des pressions, mais nous devons tenir nos convictions" a encore expliqué Ben Gvir. Aux questions du président Herzog, le député nationaliste a répondu qu'il voulait ramener l'ordre et la gouvernance dans le pays. "Nous venons pour appliquer une politique de droite" a-t-il tenu à préciser. Un dialogue qui a duré plusieurs minutes, cette fois face aux caméras, entre l'élu de Sionisme Religieux et le président de l'Etat et où l'on a vu un Ben Gvir courtois, mais déterminé, répondre à Itzhak Herzog.  Le président israélien n'a pas de pouvoir politique et son rôle se limite à désigner le député chargé de former le gouvernement. Mais son autorité morale lui permet d'évoquer toutes les questions politiques, tant qu'il ne le fait pas de manière partisane. C'est ce qu'il a tenté de faire hier avec Itamar Ben Gvir. Mais pour le futur ministre et ancien activiste d'extrême-droite, ce n'est que le début de son exercice d'équilibriste. Car l'ancien jeune militant du parti Kach de Meir Kahana tente maintenant de faire oublier sa filiation politique avec le député d'extrême-droite qui prônait l'expulsion des Arabes d'Israël, et que le président Haïm Herzog, père de l'actuel chef de l'Etat d'Israël, avait d'ailleurs refusé de recevoir. Après son entretien avec Itzhak Herzog, Itamar Ben Gvir était attendu pour un discours à la cérémonie à la mémoire de Meir Kahana, assassiné en 1990 à New York par un terroriste. [playlist ids="186243"] Pascale Zonszain

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