Les bronchiolites, une année record, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

La moitié des lits de réanimation infantile est occupée par cette infection virale et une trentaine de transferts ont même dus être organisés de la région parisienne vers des services de Province. Mais à noter que cette épidémie touche toutes les régions de la France métropolitaine. Une épidémie plus précoce et plus importante. L’épidémie a commencé à l’automne mais plus tôt qu’habituellement et surtout elle est sans commune mesure avec les années précédentes et en particulier les 3 années du Covid où les gestes-barrière avaient pleinement joué leur rôle. Et leur levée quasi-complète constitue probablement un des facteurs de l’épidémie actuelle. Elle est non seulement plus précoce mais également plus sévère cette année : près de 7000 enfants de moins de 2 ans, dont 90% de moins d’un an, ont été conduits aux urgences la semaine dernière et le tiers (soit un peu plus de 2300 bébés) a été hospitalisé. ne infection virale qui touche presque exclusivement des enfants de moins de 2 ans. Elle débute généralement par une rhinite (nez bouché ou qui coule) avant que ne s’installe une toux sèche avec une respiration bruyante et/ou sifflante à l’expiration, souvent rapide (tachypnée), une oppression thoracique et de la fièvre. Le diagnostic est purement clinique et ne nécessite aucun examen complémentaire comme par exemple une radio des poumons. L’évolution est en règle favorable même si l’épisode peut durer une dizaine de jours, fatiguer l’enfant et inquiéter bien sûr les parents. Attention aux autres enfants car cette maladie est très contagieuse par la toux, les postillons, les éternuements, la salive, les jouets ou les objets (tétines, verres, mouchoirs, poignées de porte) de l’environnement immédiat. Les mesures d’hygiène, lavage des mains, port du masque, aération sont essentiels, nous le savons maintenant avec certitude. Eviter bien sûr dans la chambre du bébé la cigarette, les encens, le papier d’Arménie, désolé Ilana. Veiller à ce que la température n’excède pas 19°. Le traitement de la bronchiolite est très symptomatique consistant surtout à désobstruer les voies respiratoires et le nez par du sérum physiologique. Les bronchodilatateurs, la cortisone et même la kinésithérapie longtemps préconisée ne sont plus recommandés. Les antibiotiques, évidemment pas automatiques, sont prescrits uniquement en cas de surinfection bactérienne. Les antitussifs et les mucorégulateurs sont eux carrément contre-indiqués. Des mesures alimentaires ; simplement fractionner les repas pour ne pas surcharger l’organisme de bébé et lui permettre de mieux lutter contre l’infection. La bronchiolite est la plupart du temps bénigne. Une fièvre élevée ou mal tolérée, des difficultés respiratoires avec une tachypnée autour de 50 à 60 mouvements/minute et un tirage costal, un changement de comportement avec un enfant moins réactif et qui ne s’alimente plus et ne boit pas, vomit, doivent amener à consulter rapidement ou à appeler SOS ou le 15. « L’attention en tout, c’est ce qui nous sauve » écrit Bossuet, au XVIIème siècle. Nous avons été quelques-uns à regretter une levée trop brutale de certaines mesures-barrière dont le port du masque dans les lieux confinés et les transports en commun. Cette épidémie de bronchiolites, la 9ème vague du Covid qui semble succéder à la 8ème, la grippe qui ne devrait pas tarder, doivent peut-être nous inciter à refaire un peu plus attention, d’autant que ces précautions couvrent les 3 infections… et probablement quelques autres. https://youtu.be/xcrZr3vPkHQ Docteur Serge Rafal

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