L'attentat perpétré mardi matin à côté d'Ariel est l'un des plus meurtriers de ces derniers mois. L'enquête devra encore établir si le terroriste a agi seul ou s'il a bénéficié de complicités. Mais le mode opératoire semble plutôt indiquer un acte individuel, même s'il était particulièrement déterminé, d'abord arme blanche, puis voiture bélier. Dans tous les cas, les organisations palestiniennes n'ont pas tardé à exploiter l'attaque pour attiser les braises. Depuis la Bande de Gaza, le Jihad islamique a salué l'attentat, qu'il a qualifié de "riposte aux résultats des élections israéliennes". Pour le porte-parole de l'organisation terroriste, c'est une "réponse aux rodomontades des dirigeants des colons et de Ben Gvir, qui menace les prisonniers palestiniens et veut donner le feu vert aux policiers de tuer des Palestiniens" selon ses termes. Même ton du côté du Hamas où l'on a qualifié l'attentat d'Ariel "d'action héroïque qui prouve la capacité du peuple palestinien à défendre la mosquée Al Aqsa et l'échec de l'occupation sioniste" selon la déclaration du porte-parole de l'organisation islamiste palestinienne. Les brigades des Martyrs d'Al Aqsa, la branche armée du Fatah ont également émis un communiqué du même style.
Comme elles l'ont déjà fait au fil des attaques de ces derniers mois, les organisations terroristes palestiniennes semblent plus en posture de suiveurs que d'initiateurs de la violence sur le terrain. Mais elles savent exploiter le climat à leur avantage et sont toujours prêtes à alimenter les tensions et à encourager l'émulation terroriste, même quand elles ne sont pas directement à l'origine des attentats. Celui d'hier à Ariel n'a d'ailleurs pas fait l'objet de revendication. Depuis la vague d'attentats du printemps dernier, Tsahal avait lancé l'opération "Brise-lames" pour endiguer une nouvelle escalade terroriste, en renforçant sa présence en lisière de la ligne Verte et sur les routes de Judée Samarie et en multipliant les opérations d'arrestations dans les localités palestiniennes pour enrayer d'autres attaques. Cela avait permis de porter un coup très dur au groupe de la Fosse aux Lions, l'organisation terroriste qui avait émergé il y a quelques mois à Naplouse et perpétré de nombreuses attaques dans le nord de la Samarie. Mais la violence s'est aussi propagée à d'autres secteurs, notamment près de Ramallah et de Hébron et même aux abords de Jérusalem.
Les organisations terroristes guettent maintenant les intentions d'Israël, alors qu'un nouveau gouvernement doit être formé dans les jours ou les semaines qui viennent. Elles savent parfaitement qui sont Betsalel Smutrich et Itamar Ben Gvir, les deux élus ultranationalistes pressentis pour reprendre les portefeuilles de la Défense et de la Sécurité intérieure dans le gouvernement Netanyahou et qui promettent tous les deux une politique sécuritaire beaucoup plus offensive. L'attentat d'hier survient dans une forme de zone grise, où c'est toujours le gouvernement israélien sortant qui est aux affaires. Et en dépit du risque d'émulation terroriste qui existe toujours après un attentat particulièrement meurtrier, la situation sur le terrain n'est pas encore du type qui exigerait dans l'immédiat une opération militaire d'envergure.
Et Benyamin Netanyahou n'a encore fait aucune annonce sur la formation de son gouvernement, ni sur la couleur politique des ministres qui reprendront la Défense ou la Sécurité intérieure. Et en attendant, la lutte quotidienne des forces de sécurité contre le terrorisme, va continuer.
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Pascale Zonszain
Terrorisme palestinien et politique israélienne
Actualités.
Publié le
16/11/2022 à 09h42 - Par Gabriel Attal
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