L'entrée prévue d'élus ultranationalistes dans le prochain cabinet israélien reste l'enjeu le plus complexe auquel se confronte Benyamin Netanyahou, depuis qu'il a reçu mandat de composer le gouvernement. Sur le principe, rien d'anormal, puisque le parti Sionisme Religieux compte pour 14 sièges, dans le bloc des 64 députés qui ont recommandé le chef du Likoud pour cette mission. La difficulté réside dans les portefeuilles qui leur seront attribués. Apparemment le ministère de la Sécurité intérieure ira au leader de Puissance Juive, Itamar Ben Gvir, qui n'a jamais fait mystère de sa préférence. Mais le numéro deux de la liste Sionisme Religieux a posé ses conditions, et notamment la régularisation de 65 points de peuplement sauvages en Judée Samarie, ou encore le rétablissement de l'implantation de Homesh, démantelée en 2005. Et il semble qu'il ait eu gain de cause.
Parallèlement, la tête de liste de Sionisme Religieux, Betsalel Smutrich tient à obtenir le ministère de la Défense. Le député nationaliste tient lui aussi à renforcer le peuplement juif en Judée Samarie et à l'annexion des implantations. Et c'est là qu'intervient la dimension diplomatique, et plus précisément celle des Etats-Unis. Dès l'annonce des résultats des élections du 1er novembre, des messages plus ou moins voilés avaient commencé à sortir de Washington, pour rappeler que l'administration américaine continuerait à coopérer avec Israël "sur la base de leurs valeurs communes et la protection des minorités". Mais les allusions sont devenues plus claires au fil des jours, pour prendre la forme de pressions sur le futur chef du gouvernement israélien. Le Département d'Etat et la Maison Blanche ne veulent pas avoir de ministres ultranationalistes comme interlocuteurs israéliens. Ce qui poserait un problème évident si Betsalel Smutrich était nommé ministre de la Défense. Lundi, Benyamin Netanyahou a reçu Ted Nides, l'ambassadeur des Etats-Unis à Jérusalem, qui lui a semble-t-il relayé les inquiétudes de son administration. Et l'intéressé les a transmises à son tour à Betsalel Smutrich.
Alors, jusqu'à quel point ces pressions américaines sont-elles réelles et dans quelle mesure le chef du Likoud en prend-il prétexte pour convaincre le leader de Sionisme Religieux de renoncer à ses prétentions et d'accepter un portefeuille moins sensible ? Cela relève en partie du jeu politique qui se déroule entre les partenaires de la future coalition et où le parti le plus puissant, celui de Benyamin Netanyahou avec ses 32 sièges à la Knesset, veut garder la main sur un maximum de ministères de premier plan. Mais on ne peut exclure le poids des relations extérieures d'Israël et en particulier avec son partenaire stratégique américain. Washington n'admettra jamais publiquement faire pression sur un Etat souverain dans la composition de sa direction politique. De même que le futur Premier ministre israélien ne défiera pas ouvertement son principal allié. Mais cela n'efface pas pour autant le principe de réalité et le fait que les Etats-Unis peuvent se montrer moins coopératifs dans leur dialogue stratégique ou dans l'aide qu'ils accordent à Israël. Alors, on n'en est pas encore là et il n'est pas question de déclencher une crise tant que rien ne la justifie. L'ancien Secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger avait coutume de dire qu'Israël n'avait pas de politique étrangère, mais seulement une politique intérieure. L'inverse n'est peut-être pas faux non plus.
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Pascale Zonszain
La formation du gouvernement israélien passe-t-elle par Washington ?
Israël.
Publié le 18/11/2022 à 08h58 - Par Gabriel Attal
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