Tableau sécuritaire pessimiste en Judée-Samarie

Israël.

Comme l'armée israélienne le fait parfois, c'est en s'adressant aux correspondants militaires des principaux médias israéliens, qu'elle a transmis son message à ceux qui vont prendre dans quelques jours les rênes du nouveau gouvernement. Il s'agissait pour Tsahal de dresser un état des lieux sécuritaire et de souligner les risques à venir. D'abord un constat, en 2022 le nombre d'actes de terrorisme commis par des Palestiniens a triplé par rapport à l'année dernière. Il faut remonter à la vague d'attaques à l'arme blanche des années 2015-2016 pour retrouver un tel niveau de violence. Et si les opérations de Tsahal dans les Territoires qui ont repris à la suite de la vague d'attentats du printemps dernier ont permis d'enrayer de nombreuses autres attaques, elles se sont aussi heurtées à une réaction beaucoup plus violente que par le passé, souvent avec de véritables combats à l'intérieur des localités palestiniennes. 136 Palestiniens ont ainsi été tués depuis le début de l'année, le chiffre le plus élevé de ces dix dernières années. Ce qui a nécessairement un impact sur la situation sur le terrain, en accroissant les tensions, mais qui va aussi contre les arguments de ceux qui jugent trop restrictives les règles d'engagement pour les soldats de Tsahal. La principale préoccupation des responsables de la défense israélienne pour les mois qui viennent est moins celle d'une résurgence des attentats suicide qu'on avait connus lors de la seconde intifada des années 2000, mais plutôt celle d'une recrudescence de fusillades terroristes. Les armes à feu sont de plus en plus faciles à se procurer, grâce à des réseaux de contrebande en provenance de Jordanie. On le constate d'ailleurs aussi bien dans les territoires palestiniens que dans les localités arabes israéliennes. Et à ce tableau préoccupant, il faut encore ajouter la hausse des incidents impliquant des Israéliens de Judée Samarie contre des Palestiniens, notamment les cas de caillassages de voitures palestiniennes après des attaques terroristes. Si ces incidents restent limités, ils n'en existent pas moins et compliquent la tâche des forces de sécurité sur le terrain. Enfin, et même si la préoccupation n'est pas nouvelle, la perspective de la disparition de Mahmud Abbas devient chaque année un peu plus concrète. Le chef de l'Autorité Palestinienne, âgé de 87 ans n'a pas de successeur désigné. Ce qui signifie qu'il faudra s'attendre à une guerre de succession et à un chaos politique et une anarchie qui dériveront rapidement en violence. Les analystes de Tsahal estiment qu'après la mort de Mahmoud Abbas, le nombre d'attentats devrait être multiplié par trois. Chacune des villes palestiniennes de Judée Samarie compte au moins 200 activistes armés liés à des organisations terroristes et susceptibles de lancer des attaques et cette escalade pourra se propager à la Bande de Gaza, mais aussi au secteur arabe israélien. Mais en attendant, il faut aussi prendre en compte ce qui subsiste du régime de l'Autorité Palestinienne, ses difficultés croissantes à maintenir son pouvoir dans le nord de la Samarie, même si ses services de sécurité ont annoncé avoir démantelé jeudi dernier une cellule du Jihad islamique à Djénine, qui préparait une série d'attentats à la bombe. Jusqu'à présent, la coordination sécuritaire avec Israël fonctionne, mais pour combien de temps. Un état des lieux que les responsables de la défense vont donc soumettre au nouveau gouvernement qui sait déjà qu'il devra aussi affronter une hostilité croissante de la part du régime palestinien. Pascale Zonszain

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