Se faire vacciner contre la grippe, c’est le bon moment, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Alors que les maladies saisonnières sont déjà là, que certains services hospitaliers sont déjà en souffrance avec les bronchiolites et autres épisodes infectieux, que le Covid redémarre avec près de 50 000 tests quotidiens positifs et un R supérieur à 1… la grippe arrive comme vous l’avez dit plus tôt que prévu et semble-t-il plus intense. Cette maladie saisonnière touche chaque année 6 à 8 M de patients, est responsable de 8 à 10 000 décès, et en moyenne de 2000 séjours en réanimation. Malgré ces chiffres élevés, le taux de vaccination reste faible dans la population générale et même parmi les professionnels de santé alors que ce geste simple éviterait en France d’après les épidémiologistes autour de 2000 décès chez les plus de 65 ans. A l’évidence l'épidémie est vraiment là. Santé Publique France a annoncé la semaine dernière une augmentation de plus de 2/3 de tous les indicateurs infectieux dans 5 régions métropolitaines : Bretagne, Centre Val de Loire, Hauts de France, IDF, Normandie.  On peut expliquer cette défiance à l'égard du vaccin antigrippe probablement en raison de la sous-estimation du danger grippal, synonyme dans l’esprit du public de « petit » épisode viral alors qu’elle tue dans le monde 500 000 personnes par an. Mais aussi en raison du manque d’efficacité du vaccin, autour de 50% ces dernières années, alors que les ARN affichent vous le savez une protection de 90%... contre les formes graves. Non le vaccin n'est pas un ARN, c’est un vaccin à l’ancienne, produit sur l’œuf. Sa fabrication est décidée très en amont, à partir des virus qui ont circulé l’hiver précédent, dans l’hémisphère austral, très activement dit-on cette année. Il s’agit donc d’un mélange prédictif, plus ou moins efficace selon les années, la souche qui arrive chez nous après un long voyage n’est pas toujours celle qui a sévi à l’autre bout du monde, quelques mois plus tôt.  Oui nous disposons de 3 vaccins tétravalents, c'est à dire qu’ils contiennent 4 souches différentes, ça a longtemps été 3, utilisables pour la majorité de la population (Fluarix, Influvac, Vaxigrip) et un 4ème hautement dosé, Efluelda°, pour les plus de 60 ans. Des effets indésirables ? Une rougeur, une douleur au point d’injection mais moins aiguë qu’avec les ARN, quelques douleurs musculaires, des nausées. Mais ces symptômes sont le plus souvent fugaces et sans conséquences. Le risque d’une complication grave due à la grippe est beaucoup plus important chez une personne à risques que le vaccin. C’est ainsi que le risque cardio-vasculaire d’un simple épisode grippal est multiplié par 10. On préconise une double vaccination mais seulement pour les populations à risques qui sont les mêmes : plus de 65 ans et porteurs d’une comorbidité soit 17 millions de personnes. La vaccination peut avoir lieu, le même jour, une seringue dans chaque épaule. « Il faut convaincre les hommes du bonheur qu’ils ignorent même s’ils en jouissent » écrit Montesquieu. C’est vrai aussi pour la vaccination qui représente un progrès colossal dans l’histoire de la médecine et un bonheur inouï pour nous médecins qui pouvons en disposer. Alors ne faisons pas la fine bouche devant ces vaccins qui comme la grippe ne sont pas efficaces à 100% et qui pour le Covid ne protègent ni de la transmission ni de l’infection mais qui nous permettent néanmoins, 3 ans après l’arrivée de l’épidémie du siècle, de vivre quasi normalement alors que les Chinois sont encore confinés par millions. https://youtu.be/1hTgFyyeVR0 Docteur Serge Rafal

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