Arié Bensemhoun, vous souhaitez revenir ce matin sur le cas de Salah Hamouri, dont vous déplorez l’instrumentalisation par une partie de la classe politique et des médias ?
Dans cette affaire, l’injustice n’est pas là où la presse, les partis d’extrême gauche et même le Quai d’Orsay prétendent qu’elle est. Non, Salah Hamouri n’est pas un défenseur des droits de l’homme placé arbitrairement en détention provisoire, mais bien un membre actif du FPLP (Front de Libération de la Palestine), une organisation terroriste désignée comme telle par l'Union européenne, les États-Unis, le Canada et Israël. Salah Hamouri a profité de son statut de résident de Jérusalem pour mener ses activités au sein du groupe terroriste.
Le 18 octobre 2021, il s’est vu notifier par la Ministre israélienne de l'Intérieur la révocation de son statut de résident, invoquant une « violation de l’allégeance à l’État d’Israël ». Cette décision a été approuvée par le procureur général de l’État ainsi que par le Ministre de la Justice. Dimanche dernier, il devait être expulsé vers la France, dont il a la nationalité, mais cette décision a finalement été retardée.
Salah Hamouri ignore-t-il les charges retenues contre lui ?
Bien sûr que non ! Il sait parfaitement ce qui lui est reproché, et cela depuis sa première mise en détention. Malgré les nombreux avertissements des services de sécurité israéliens qui lui ont demandé de cesser ces activités, ce dernier a continué à promouvoir le terrorisme au vu et au su de tous. Salah Hamouri n’est pas détenu du fait de ses idées politiques, pas plus que ne le sont les islamistes et les terroristes en France ou ailleurs dans une démocratie. Bien que répréhensibles, ses opinions politiques ne sont pas la source de ses ennuis judiciaires, seuls ses actes le sont ! Il faut savoir qu’une décision administrative préventive ne peut être prononcée qu’après examen, par un juge, des preuves convaincantes sur des faits précis et établis.
Comment est décidée une détention préventive en Israël ?
Elle est soumise à un contrôle juridictionnel automatique sous les 48 heures devant la cour d’appel, ce contrôle étant renouvelé tous les 3 mois. Durant les procédures, il est remis au détenu et à son avocat une note précisant les grandes lignes des charges retenues. Le juge ayant le devoir de consulter l’ensemble du dossier afin d’être lui aussi convaincu de la nécessité de la détention administrative préventive.
Il ne s’est donc jamais agi d’une arrestation arbitraire mais bien d’une procédure légale visant à empêcher un danger grave, soumise à un étroit contrôle juridictionnel. Il s’agit d`une mesure préventive du type de celles reconnues dans les législations de pays occidentaux, comme la loi française du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.
Alors pourquoi la France, au travers notamment des communications du Quai d’Orsay, continue-t-elle de « protéger » Salah Hamouri ?
Il n’y a pas d’explication rationnelle sinon ce parti pris anti-israélien permanent, ce double standard insupportable que nous ne cessons de dénoncer.
Prenons le cas de l’Imam Iquouissen. La France voulait récupérer ce prédicateur marocain « fiché S », qui avait trouvé refuge en Belgique, pour l’expulser vers le Maroc. En cause, ses discours « haineux envers les valeurs de la République, dont la laïcité » et « l'égalité entre les femmes et les hommes » ainsi que le développement de thèses « antisémites » et « complotistes autour de l'islamophobie ».
Ou encore celui de Salah Abdeslam condamné à une peine de perpétuité incompressible pour sa participation aux attentats de 2015.
Dans l’affaire Salah Hamouri, qui a été jugé et condamné avant d’être libéré dans le cadre d’un échange de prisonniers avec le Hamas pour la libération de Guilda Shalit, c’est bien plus que des mots qui lui sont reprochés mais bien des actes extrêmement graves. Alors pourquoi cette complaisance coupable quand il s’agit du terrorisme palestinien et des victimes juives ?
D’autant que Salah Hamouri n’a jamais nié les accusations d’appartenance au FPLP…
En effet, lors de son passage en France en 2018, Hamouri, répondant à la question d’un journaliste (Le Télégramme) au sujet de son appartenance au groupe terroriste, avait répondu : « Je ne peux pas dire si je suis membre ou pas ».
Salah Hamouri est un récidiviste et un jusqu’au-boutiste. En 2008, il fut condamné par Israël à 7 ans de prison pour son appartenance au FPLP et pour une tentative d’attentat contre le grand rabbin d’Israël (Ovadia Yossef). Il a été par la suite arrêté et placé en détention préventive administrative à plusieurs reprises (2001, 2004, 2017-2018, 2022). Il est accusé par les autorités israéliennes de porter atteinte à la sécurité nationale. Il n’a jamais nié son appartenance au FPLP au contraire lui et ses amis ne s’en cachent pas car pour eux et ceux qui les soutiennent, le combat pour la destruction d’Israël est légitime.
Alors il est grand temps que cesse cette lâcheté des démocraties européennes quand il s’agit des terroristes palestiniens. La France doit faire preuve de la plus grande fermeté à son égard et ne pas tomber dans le piège pseudo-humanitariste promu par des partis politiques qui ont toujours privilégié la compromission au combat pour les valeurs démocratiques, laïques et républicaines. La France qui sait ce que veut dire expulser un ennemi de l’Etat devrait comprendre Israël qui ne fait que protéger ses citoyens.
Arié Bensemhoun
Salah Hamouri : halte à la complaisance avec le terroriste, la chronique d'Arié Bensemhoun
France.
Publié le 08/12/2022 à 08h00 - Par Gabriel Attal
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