Pourquoi les femmes vivent-elles plus longtemps que les hommes ? Chronique du docteur Serge Rafal

France.

Les femmes sont actuellement en meilleure santé que les hommes, elles vivent plus longtemps, quasiment partout dans le monde. Chez nous, leur espérance de vie se situe autour de 85 ans contre 79 pour les hommes, soit près de 6 ans d’écart. Celui-ci est quasiment le même aux USA mais les femmes vivent moyennement moins vieux, 81 ans contre 76 pour les Mrs. Les Japonaises sont, elles, les recordwomen avec une espérance de vie de 88 ans.  Pendant des milliers d’années, elle se situe autour de 30 ans, la ½ des enfants mourant avant l’âge de 10 ans. On constatait alors que l’espérance de vie à l’âge de 15 ans était supérieure à celle à la naissance. Elle commence à augmenter en Occident au XVIIIème siècle et a quasiment triplé depuis, grâce à l’apport d’eau potable, la réduction de l’infection et donc de la mortalité infantile, l’élimination progressive des gdes maladies mortelles, le développement d’un véritable système de soins, la mise à disposition de nombreux médicaments qui ont progressivement remplacé les remèdes incertains d’autrefois. Cette espérance de vie croissante s’est malheureusement vue freinée dans de nombreux pays par l’apparition des maladies chroniques et émergentes, nées de comportements délétères (malbouffe, alcool, tabac, sédentarité, hygiène douteuse) et d’un environnement plus toxique (pollutions diverses).  Les 6 années d'espérance de vie d'écart seraient d’après le Dr Jean-David Zeitoun, auteur d’un remarquable ouvrage, « La grande extension », plutôt biologiques même si les comportements et l’environnement interviennent également comme nous venons de le dire. Cette singularité existe chez les primates, les singes femelles vivent plus longtemps que les mâles. Et des études réalisées dans des communautés religieuses et chez les mormons, montrent une longévité supérieure des dames pour un mode de vie identique, ce qui est en faveur de la biologie. On peut donc penser que les hormones féminines seraient protectrices alors que les hormones mâles affaibliraient ou « fatigueraient » l’organisme. On sait d’ailleurs que la ménopause, qui se définit par l’arrêt de la sécrétion des hormones, constitue une période critique pour le cœur des dames. De façon générale, les femmes résistent mieux au cancer, au handicap, à l’altitude, aux famines (la cellulite qui est spécifiquement féminine constitue une bonne réserve de graisses même si elle désole esthétiquement les dames), aux épidémies. Nous l’avons vu récemment avec le Covid qui a touché en France, 58% d’hommes contre 42% de femmes, chiffres comparables en Israël. Les hommes fument plus (même si les femmes s’y mettent de plus en plus), boivent plus, se droguent plus, surveillent moins leur alimentation, ont plus de comportements à risques (activités sportives ou au volant où ils conduisent plus vite et ont plus d’accidents). Les dames sont, elles, beaucoup plus portées que nous sur la prévention et le soin, elles voient un gynécologue depuis leur puberté. Elles consultent plus facilement, plus régulièrement, plus précocement en cas de maladie grave. Ce qui joue évidemment sur leur espérance de vie. On revient à l’indispensable hygiène de vie : - Faire attention à son alimentation, je n’y reviens pas ; - Réduire sa consommation d’alcool ; - Tout mettre en œuvre pour stopper le tabac (1 paquet/jour réduit l’espérance de vie de 7 ans) ; - Contrôler son poids : chaque point d’IMC > 25 ampute l’espérance de vie de 7 mois, la perte d’1 kilo fait gagner 2 mois ; - Diminuer un cholestérol élevé permet de gagner 8 mois de vie : - Bouger+++, au moins 30 minutes d’activité physique par jour ; - Préserver son sommeil en dormant 7-8h/nuit ; - Le rôle de l’éducation : chaque année d’études supérieures fait gagner à peu près 1 an d’espérance de vie ; - Et enfin l’importance des rapports sociaux (Sardaigne, Okinawa, Icaria en Grèce)… Victor Hugo écrivait de façon prémonitoire : « La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l’apparence de la faiblesse ». Il est en effet difficile, vous en conviendrez, de parler de sexe faible, terme fort heureusement à présent abandonné.   https://youtu.be/7adl0cbJmDk Docteur Serge Rafal

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