Quelle politique sur le dossier palestinien ?

Israël.

On parle beaucoup de ce qui va changer pour les implantations juives de Judée Samarie avec l'arrivée au gouvernement de ministres nationalistes religieux.  Pour Itamar Ben Gvir et Betsalel Smutrich, la priorité est de renforcer le peuplement juif au-delà de la ligne Verte, de régulariser les points de peuplement sauvage et de faciliter les conditions de vie des Israéliens des Territoires. Les deux élus nationalistes préconisent également une approche sécuritaire plus ferme dans la lutte contre le terrorisme. En revanche, la question des relations avec l'Autorité Palestinienne n'est pas leur priorité. Benyamin Netanyahou tient d'ailleurs à garder la haute main sur toutes les questions diplomatiques, qu'elles soient locales, régionales ou internationales. Et c'est pour cela qu'il nommera un élu du Likoud ou en tout cas un de ses proches au portefeuille des Affaires étrangères. Au cours de ses mandats successifs à la tête de l'exécutif israélien, Benyamin Netanyahou avait assumé le dispositif politique mis en place par les Accords d'Oslo sous le gouvernement Rabin et poursuivi les relations avec l'Autorité Palestinienne. Après ses dix années passées dans l'opposition, son retour à la direction du gouvernement en 2009, l'a confronté à une nouvelle situation, résultat de plusieurs années d'intifada et de violence terroriste et du renversement du régime du Fatah par le Hamas dans la Bande de Gaza. Les négociations de paix que Benyamin Netanyahou a toutefois poursuivies au début de la décennie précédente, sous la direction de l'administration Obama n'ont jamais produit de percée, bien que Benyamin Netanyahou se soit engagé en 2009 dans son fameux "discours de Bar Ilan", à la création d'un Etat palestinien au côté de l'Etat d'Israël. Le Premier ministre conservateur a progressivement opté pour une gestion du conflit plutôt que pour son règlement, considérant cette formule plus réaliste, face à une entité palestinienne divisée et le choix de Mahmoud Abbas de privilégier les initiatives sur la scène internationale au dialogue direct avec Israël. En gardant une vigilance sécuritaire, en encourageant le développement économique des territoires autonomes de Judée Samarie et  en maintenant l'isolement de la Bande de Gaza par rapport à la Judée Samarie, Benyamin Netanyahou a donc préféré gérer le conflit en le laissant à la plus faible intensité possible. S'il a ordonné plusieurs opérations militaires à partir de la fin des années 2000, elles se sont concentrées sur la Bande de Gaza, en veillant à contenir le conflit pour qu'il ne s'étende pas à la Cisjordanie, où il n'a jamais lancé de reprise des agglomérations palestiniennes du type de l'opération Rempart de Tsahal en 2002. De la même manière, le Premier ministre Likoud avait veillé à maintenir le statu quo sur le Mt du Temple, malgré plusieurs crises qui avaient aussi débordé sur des tensions graves avec la Jordanie. Cette politique de prudence n'avait plus produit aucune avancée avec l'Autorité Palestinienne, mais avait permis en revanche de rapprocher Israël de plusieurs pays arabes, conduisant il y a deux ans aux Accords d'Abraham, grâce aussi il faut le rappeler, au rôle actif joué par l'administration Trump. Nul doute que les dirigeants palestiniens attendent eux aussi de connaitre la composition et la ligne du nouveau gouvernement israélien. Et Benyamin Netanyahou, fidèle à son approche conservatrice, devrait chercher à éviter aussi bien les grands bouleversements que les confrontations avec les Palestiniens. Pascale Zonszain

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