Le Gaba, un neurotransmetteur peu connu mais très apaisant, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

La circulation de l’information est un phénomène électrique qui grâce à des neurotransmetteurs, permet à des milliards de neurones de communiquer entre eux. Le gaba ou acide gamma-aminobutyrique est l’un d’entre eux, découvert dans les années 50. Il est inhibiteur, c'est à dire qu’il a tendance non pas à stimuler mais à freiner, réguler, parfois déconnecter la transmission de certains influx nerveux. Il joue un rôle essentiel pour contrôler les manifestations musculaires et nerveuses de l’anxiété, favoriser l’état de relaxation, améliorer le sommeil mais aussi aider à la mémorisation, ralentir le cœur, stabiliser la TA. On peut le considérer comme un stabilisateur physique et mental d’autant qu’il aide à maîtriser e ne pas ressasser les idées noires et les pensées négatives. Il contrôlerait également le déclin cognitif et pourrait améliorer la précision des gestes, la concentration, l’attention, la reconnaissance des objets. Il est indispensable en gériatrie, sa synthèse diminue malheureusement avec l’âge. Les conséquences d'une carence en Gaba sont : de l’anxiété avec des sautes d’humeur, des troubles du sommeil, des spasmes ou des douleurs musculaires, des difficultés de concentration. Et parfois de la transpiration, de l’essoufflement, un besoin d’alcool en fin de journée. Il est apporté par l'alimentation. Son précurseur, l’acide glutamique est naturellement présent dans les céréales (riz), le fromage (gouda, gruyère, parmesan), les fruits (abricot, banane, châtaigne, orange), les légumes (brocoli, épinard, haricot vert, patate, persil, tomate), les légumineuses (lentille, lupin, soja), l’œuf, les oléagineux (amande, noix, sésame), le poisson (flétan, morue), la viande (dinde, foie de bœuf et de poulet), le thé… qu’il est indispensable de consommer régulièrement, à partir de la cinquantaine. Il est possible d'augmenter sa production. Un acide aminé, la L-théanine améliore sa synthèse, ce qui est préférable à la supplémentation dont l’absorption n’est pas parfaite. C’est cette substance qui donne un goût particulier, l’umami, à certains thés verts, principalement japonais et au matcha. Elle est toutefois également présente dans certains thés noirs dont le Ceylon Pekoe. Rappelons ici qu’elle a été isolée par des scientifiques japonais juste après la 2ème guerre et qu’elle a grandement participé à la réputation du thé vert dont on disait qu’il était relaxant malgré sa concentration en théine. Outre la production du gaba, cette substance joue sur la dopamine et régule la sérotonine. On la trouve en parapharmacie sous 2 formes : La D-théanine et la L-théanine, sa forme la plus biodisponible. La posologie recommandée est de 100 à 200 mg, 1 à 2 fois par jour. La L-théanine est souvent associée à des plantes relaxantes (camomille, houblon, mélisse++, valériane) ou de la mélatonine dans des mélanges principalement pour dormir. A noter que la production de gaba est stimulée par le repos, l’activité physique, la respiration profonde et la MdPC et potentialisée par la prise de vitamine B6. Des effets indésirables ? Très peu ont été rapportés, parfois des picotements cutanés sans gravité. Mais par précaution, il convient de l’éviter chez la femme enceinte et allaitante et les patients qui prennent des Bzd. La supplémentation requiert des doses qui se situent autour de 1g/jour. « La détente, faut surtout pas appuyer dessus » nous dit Pierre Desproges. Mais on peut par contre la rechercher en médecine. Et le Gaba, principalement apporté par l’alimentation, constitue une alternative aux tranquillisants avec son effet relaxant mais pas sédatif.  https://youtu.be/g1AKovWYTOQ Docteur Serge Rafal

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