Le marathon parlementaire de Netanyahou

Israël.

Plus une minute à perdre pour le futur Premier ministre israélien. Benyamin Netanyahou a épuisé le premier crédit de 28 jours dont il disposait pour former son gouvernement, et le président de l'Etat a décidé de ne lui accorder qu'une rallonge de 10 jours, et non 14 comme l'espérait le chef du Likoud. Il va donc falloir aller vite et ne plus perdre de temps, alors pourtant que le programme s'annonce chargé. D'abord, c'est cet après-midi que la Knesset va élire son nouveau président. Sans surprise, le perchoir ira à un député Likoud, puisque c'est le parti qui a la plus forte représentation au parlement. Mais le choix du candidat reste un enjeu sensible, car les places commencent à être chères pour les élus du parti conservateur qui ont vu les ministères et les présidences de commission les plus convoitées accordées par Benyamin Netanyahou en priorité aux alliés de sa coalition. Et c'est une fois que le nouveau président de la Knesset sera élu, que le Premier ministre désigné pourra entamer la phase suivante : la série de lois qu'il va falloir faire adopter avant de pouvoir boucler définitivement l'accord de coalition. Ce qui se fera dans la foulée avec la présentation de l'ordre du jour de l'assemblée plénière, validé par le président du parlement. La première proposition sera celle de la réforme de la loi sur le gouvernement et plus précisément de l'article qui doit permettre à Arié Derhy de redevenir ministre. Le chef du parti Shas avait été condamné il y quelques mois pour fraude fiscale à une peine d'emprisonnement avec sursis. Pour ne pas avoir à demander l'autorisation de la commission électorale, le Shas veut que la loi précise que seule une peine de prison ferme interdit pendant 7 ans de siéger au gouvernement. Les députés devront aussi voter la réforme de la loi relative à la police. Cette fois, l'amendement concernera Itamar Ben Gvir. Le leader du parti Puissance Juive doit être le prochain ministre de la Sécurité intérieure, rebaptisé Sécurité Nationale. Et pour l'élu nationaliste, ce n'est pas seulement un changement de nom, mais aussi un changement de contenu, puisqu'il veut que le texte de loi précise expressément que c'est bien le ministre de tutelle et non le chef de la police qui fixe le programme d'action de la police. Troisième texte au programme : celui qui concerne Betsalel Smutrich. Ou plus exactement le parti Sionisme Religieux. Dans l'accord signé avec le Likoud, le parti nationaliste religieux obtient un poste de ministre délégué auprès du ministère de la Défense, qui va retirer au ministre de la Défense en titre le contrôle de l'administration civile et de la coordination de l'activité de Tsahal dans les territoires. Ces trois réformes ne sont pas les seules qu'exigent les partis du bloc Netanyahou pour sceller définitivement l'accord de coalition , mais elles sont les conditions préalables posées par les partis Shas, Puissance Juive et Sionisme Religieux comme devant être impérativement remplies avant l'investiture du gouvernement. Et sachant que chacune de ces lois devra passer trois lectures en assemblée plénière, on comprend que pour le futur chef du gouvernement israélien, chaque minute compte. Car il lui restera aussi à désigner ses propres élus pour les portefeuilles ministériels encore disponibles. Et le tout, avant le 21 décembre à minuit. Pascale Zonszain

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