La musique adoucit les mœurs mais améliore aussi le bien-être, chronique du docteur Serge Rafal

France.

Nous avons tous utilisé la musique pour nous amuser, chanter, danser, mais il est également possible de profiter de ses bienfaits dans une démarche de soin. La musique qu’elle soit active (chorale, chant, pratique instrumentale) ou réceptive est présente tout au long de l’histoire. On se souvient de David qui joue de la harpe ou de la cithare pour calmer le roi Saul. Les Grecs recourent au son extatique de l’aulos, une flûte double, ou au son doux et harmonieux de la lyre, pour leurs pouvoirs sur les âmes, les humeurs, les émotions, les affections. En Chine, les 5 éléments sont associés à des sons différents qui établissent une harmonie entre la terre et le ciel. La musicothérapie proprement-dite s’installe en Occident au XXème siècle : - Aux USA avec le retour des vétérans de la 2ème guerre mondiale, victimes d’un SPT, - En France, en 1954, un ingénieur du son, Jacques Jost, émet l’hypothèse qu’on peut soigner avec la musique. Le 1er congrès mondial de musicothérapie a lieu à Paris à La-Pitié en 1974. La musicothérapie soigne les douleurs, les problèmes psychiques (de l’anxiété à la fatigue), les troubles cardio-vasculaires. Elle agit sur la mémoire, la motricité, en particulier dans la maladie de Parkinson. Elle est utilisée à tous les âges de la vie, pour la préparation à l’accouchement, en cancérologie, en soins palliatifs. A la différence d’une musique qu’on écoute ou qu’on met en fond sonore, elle se déroule en présence d’un thérapeute. Elle dure environ ¾ d’heure, le patient choisit sa propre musique qui peut être du hard-rock, de la musique relaxante ou une sonate de Mozart. Suite à l’écoute durant une 20aine de minutes d’un montage musical ou d’un titre, après un retour à l’état de veille, il verbalise ce qu’il a ressenti, ses émotions, ses souvenirs. Il peut ainsi s’exprimer plus facilement sur sa maladie ou les difficultés qu’il rencontre… 50 enfants de 3 et 4 ans ont été suivis pendant 8 mois, répartis en trois groupes : - Les premiers recevaient des cours individuels de piano et de chant ; - Les seconds des cours d’informatique ; - Les troisièmes, aucune formation spécifique. Tous les enfants ont ensuite subi des tests de reconnaissance spatiale (arrangement de puzzles, assemblages de volumes, mise en couleurs d’éléments en perspective, etc.). Le groupe des pianistes en herbe a obtenu un résultat supérieur de 31 % à celui des autres enfants -> Les chercheurs ont conclu que l’apprentissage ou la pratique précoce de la musique favorisaient le développement des circuits neuronaux dans les zones de représentation spatiale du cerveau. Une étude avec des chiens et Mozart ? Pratiquée en Irlande du Nord, elle a séparé 82 chiens de races différentes en 3 gps : - Le 1er écoutait une sonate de Mozart ; - Le 2ème, un livre-audio de Harry Potter ; - Le 3ème groupe est resté dans le silence.  Les résultats sont saisissants : les chiens du 1er groupe sont plus calmes, ils s’allongent plus rapidement et plus longuement -> les auteurs concluent à un rôle apaisant de la musique et de Mozart en particulier. 10 à 20% des chiens sont plus anxieux dans le silence et ce chiffre monte à 50% chez les animaux plus âgés (étude coréenne). « C’est la musique et la danse qui me mettent en paix avec le monde » dit Nelson Mandela. « La musique est l’ouvre-boîte de l’âme » lui répond Henry Miller, l’auteur des Tropiques. Non seulement elle adoucit les mœurs ce qui est déjà beaucoup mais en plus elle soigne le monde et préserve notre santé… à condition de bien la choisir et de ne pas la subir. Ah l’adagio du concerto n°23 de Mozart, je me sens déjà mieux. https://youtu.be/TC8ixeocjnk Docteur Serge Rafal

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