Le syndrome de l'intestin irritable, des progrès dans sa compréhension et dans les traitements

France.

Le syndrome de l'intestin irritable est une affection fréquente dont les symptômes, qu’aucune exploration n’objective ni n’explique, altèrent significativement la qualité de vie. Le syndrome de l'intestin irritable fait maintenant partie des désordres de l’axe cerveau-intestin et bénéficie d’une meilleure compréhension et donc d’une approche et de traitements plus efficaces. Il se caractérise par un inconfort ou des douleurs abdominales récurrentes et des troubles du transit. Les douleurs sont améliorées ou aggravées par la défécation, les selles sont variables dans leur fréquence, leur forme, leur volume. Le syndrome de l'intestin irritable touche préférentiellement des dames de moins de 50 ans. On fait le diagnostic principalement par les signes cliniques que je viens d’évoquer. La biologie n’est pas très informative, elle sert surtout à éliminer d’autres Dgs comme une maladie coeliaque ou les MICI. Les examens des selles ou les tests d’allergie alimentaire ne sont pas non plus contributifs. La coloscopie ne s’impose qu’en présence de signes plus inquiétants (sang dans les selles, anémie, perte de poids) ou de facteurs de risques (antécédents familiaux de cancer colique). Et la consultation sert à évaluer et quantifier les conséquences des symptômes sur la qualité de vie. Des conseils alimentaires, j’y reviens ; des médicaments : antispasmodiques, laxatifs, ralentisseurs du transit, une huile essentielle, la menthe poivrée, parfois des psychotropes quand les symptômes sont très intenses ou invalidants. Des conseils alimentaires bien sûr. Les recommandations nutritionnelles habituelles : - Prendre son temps, - Manger dans le calme, - Bien mâcher, - Eviter les boissons gazeuses, l’alcool, le café… - Il est bien entendu indispensable de rechercher par l’interrogatoire des erreurs diététiques en réduisant par exemple les aliments trop gras et trop épicés et ceux identifiés comme mal supportés, - Et proposer un régime pauvre en fodmaps, ces sucres qui, en fermentant très facilement, entraînent une distension de la lumière intestinale et produisent gaz et ballonnements. Il est très efficace dans la plupart des cas mais parfois difficile à suivre en raison des nombreux « interdits » que semblent y voir les patients alors qu’on leur demande simplement de ne pas associer les aliments qui fermentent le plus. La liste est facilement disponible sur Internet. Les fibres alimentaires utiles ? C’est selon. Elles améliorent les patients constipés, aggravent les autres en raison des ballonnements qu’elles provoquent. Il faut donner la préférence aux fibres solubles qui sont mieux tolérées et qu’on trouve dans des céréales (avoine, orge), les légumes frais (asperge, carotte, chou de Bruxelles, courgette), les fruits riches en pectine (mangue, orange, pamplemousses, poire, pomme, pruneau), les légumineuses (haricots blancs et rouges, pois). Bien que très présents en (para)pharmacie, ils ne sont pas la panacée, contrairement à l’idée qu’on s’en fait. Les scientifiques parlent d’ailleurs d’un niveau de preuve d’efficacité peu élevé. Nous attendons impatiemment les produits dits de nouvelle génération sur lesquels travaillent de nombreuses équipes et qui auront des indications ciblées. « Il n’y a rien de plus important que d’être en paix avec son ventre » écrit Driss Chraïbi, le romancier marocain francophone. Nous en avons la preuve ici avec le peu grave et pourtant très gênant syndrome de l'intestin irritable. Mais avec les progrès réalisés sur le fonctionnement du microbiote, les solutions enfin efficaces sont à portée de main, demain probablement.  https://youtu.be/EmncCCc4Uus Docteur Serge Rafal

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