Remettre le masque, une nécessité ? Chronique du docteur Serge Rafal

France.

Comme tout le monde a pu le constater, les infections saisonnières ORL et pulmonaires ont flambé très fort cette année avec le nombreux cas de bronchiolites, l’épidémie de grippe et la 9e vague de Covid. C’est d’autant plus regrettable qu’une mesure simple pouvait la minorer à défaut de l’empêcher totalement, le port du masque dans les lieux de forte promiscuité. En effet, l’Académie de médecine et le corps médical sont cette fois-ci unanimes, le port du masque dans les lieux confinés et bondés constitue la meilleure des protections. Nous avons enfin une explication scientifique à un phénomène que nous avons tous constaté, on est plus souvent enrhumé l’hiver que l’été. Des chercheurs de l’Université de Harvard dans le Massachussetts ont découvert dans le nez de petites vésicules remplies d’un liquide qui contient des protéines anti-infectieuses, notre 1ère ligne de défense. Dès qu’un microbe est détecté, les cellules de la muqueuse nasale libèrent dans la morve des milliards de ces vésicules. Celles-ci portent à leur surface des récepteurs qui se comportent comme des leurres pour les virus qu’ils attirent et fixent, laissant ainsi tranquille la cible nasale qu’ils visaient. Ce mécanisme fonctionne parfaitement tant que la température ambiante reste modérée, autour d’une 20aine de degrés. Mais dès qu’elle descend vers 4,5° et que cette exposition dure plus de 15 minutes, la température intra-nasale passe elle de 37 à 32°. Ceci a pour conséquences non seulement de réduire la quantité de vésicules protectrices produites mais également d’altérer leurs protéines anti-infectieuses. Les virus peuvent alors se ruer en grand sur la muqueuse nasale. On comprend mieux l’intérêt que revêt un cache-nez, le bien nommé, une écharpe mais aussi un masque. Il suffit de prendre le métro aux heures de pointe pour se rendre compte de l’intérêt du masque lorsque nous nous trouvons les uns contre les autres, les uns face aux autres, parfois souffles contre souffles. Je n’ai pas compris la levée de cette mesure au mois de mai alors que la population dans sa grande majorité y adhérait. Et on sent bien sûr à présent des hésitations pour la rétablir. « Le Français respecte l’autorité et méprise la loi » écrit Nicolas de Chamfort, poète et moraliste du XVIIIème siècle dans ses maximes. La loi et la simple incitation rajouterais-je. Alors que les fêtes approchent et que les aînés ne sont pas tous correctement protégés par les rappels de vaccination anti-Covid et que le vaccin contre la grippe ne rencontre pas le succès escompté, peut-être serait-il temps d’imposer une mesure plus directive mais de bon sens que la majorité accepterait sans sourciller, le port du masque dans les transports en commun… et peut-être dans les lieux bondés et non aérés.  https://youtu.be/EoZa3nV64FE Docteur Serge Rafal

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