Israël voit bientôt le bout de son septième mois de gouvernement de transition, même s'il lui faut encore attendre jusqu'à l'investiture formelle du nouveau cabinet de Benyamin Netanyahou. Une semi-paralysie institutionnelle qu'Israël subit en réalité depuis maintenant quatre ans, dont il faut pourtant retirer les douze mois de gouvernement Bennett-Lapid entre juin 2021 et juin 2022. Cela dit, Israël n'est pas la seule démocratie parlementaire à expérimenter ce type de crise. Il n'y a qu'à voir ce qui s'est passé ces dernières années en Allemagne ou au Royaume Uni, sans oublier la Belgique qui était restée plus de 500 jours sans gouvernement au début des années 2010.
Il faut pourtant constater qu'en Israël, tous les Premiers ministres désignés ne vont pas au même rythme pour former leur gouvernement. Ariel Sharon y parvenait en une trentaine de jours. Après lui, Ehud Olmert l'a fait en 37 jours. Quant à Yaïr Lapid, cela ne lui en avait pris que 28, malgré la complexité de sa coalition. En revanche, Benyamin Netanyahou, dont, il faut le rappeler, c'est la sixième coalition en 26 ans, il a l'habitude de prendre son temps et descend rarement sous les 50 jours de négociations avec ses partenaires, quand il ne frôle pas les 80.
Et ce qui est différent cette fois-ci, ou en tout cas ce qui indique une tendance, c'est le recours au vote de lois préalables, en plus de l'accord de coalition proprement dit. On l'avait vu notamment lors du précédent gouvernement Netanyahou en 2020, qui n'avait d'ailleurs tenu que quelques mois, et où il avait fallu voter un amendement spécial pour intégrer dans la loi le concept de Premier ministre suppléant, qui n'existait pas auparavant et qui avait été taillé sur mesure, pour permettre à Benny Gantz de détenir le titre en même temps que Benyamin Netanyahou était Premier ministre en fonction. Ce qui n'avait pas servi à grand-chose, puisque le gouvernement n'était jamais arrivé jusqu'à la rotation entre les deux chefs de l'exécutif. Mais cette fois, on a parlé de véritable "blitz parlementaire" avec une série de textes réclamés par les partenaires du Likoud comme condition préalable à leur entrée dans la coalition. Et là, c'est une nouvelle forme de pression politique qui se met en place, où le Premier ministre désigné est obligé de donner des gages de bonne foi, avant de pouvoir former son gouvernement. Ce que le ministre sortant de la Justice Gideon Saar avait résumé il y a quelques jours, en affirmant que "cette coalition ne faisait pas crédit et qu'il fallait payer d'avance". Pour simplifier, on pourrait dire que c'est un peu comme si les partis de la coalition voulaient l'application du programme du gouvernement avant qu'il ne soit formé. Alors on comprend assez bien ce qui se cache sous cette méthode. En fait, les partis orthodoxes et les partis ultranationalistes alliés du Likoud ne sont pas certains de leur espérance de vie au sein du gouvernement, et préfèrent marquer un maximum de points avant même le début de la partie. Et on peut comprendre leurs craintes quand on entend Benyamin Netanyahou tenir un double discours : quand à l'intérieur, il soutient à fond ses partenaires de droite; et quand il s'adresse aux médias américains, il joue la carte de la modération politique et assure qu'il gouvernera seul. Itzhak Shamir, qui fut le mentor de Netanyahou avant de devenir son adversaire politique, disait des accords de coalition qu'ils étaient "juste faits pour être encadrés et accrochés au mur".
Pascale Zonszain
Une coalition aux forceps
Actualités.
Publié le
23/12/2022 à 09h16 - Par Gabriel Attal
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