Repas de fêtes, attention à l’alcool, chronique du docteur Serge Rafal

France.

A l’avalanche calorique que vont représenter ces 2 dîners successifs, risquent j’imagine de s’inviter quelques apéros, une ou quelques coupes de champagne, un ou quelques verres de bon vin qui vont alourdir la note calorique, entraîner la bouche pâteuse, un mal de crâne, une crise de foie ou la fameuse gueule de bois du lendemain. J’ai pensé utile de vous apporter quelques informations et conseils pour limiter la casse. Ca commence dès l'apéritif car l’alcool constitue souvent le 1er piège de la soirée : un verre de vin ou une coupe de champagne, c’est calorique (autour de 100 calories/verre), ça ne désaltère pas, ça donnerait plutôt soif. Il faut donc d’emblée essayer d’alterner les boissons alcoolisées avec de l’eau et pourquoi pas une eau bicarbonatée (Arvie, Badoit, Quezac, Rozana, Vichy) qui tamponne l’acidité et facilite la digestion. Dans un bistro ou dans un bar, la dose standard d’alcool est de 10g que ce soit un ballon de 12 cl de rouge, 25 cl de bière à 5°, une coupe de champagne, un apéro de 7 cl, un pastis de 2,5 cl, un whisky de 3 cl. Vous pouvez constater que les contenances diffèrent mais que la quantité d’alcool est la même. Dans une soirée privée, les verres sont souvent plus grands et plus remplis, ce qui n’est pas sans conséquences sur la quantité d’alcool ingérée. 2 doses de ces boissons montent l’alcoolémie autour de 0,5g, ce qui est la limite autorisée pour reprendre la route. Et 3 doses standard, c’est déjà 0,80g. C’est bien sûr, un ordre de grandeur qui varie avec le sexe, l’âge, le poids, l’état de forme, la santé. Pour le calculer, on utilise un coefficient multiplicateur différent chez les dames et les messieurs. Pour les 1ères, c’est la quantité d’alcool/poids en kgs X 0,6 : une dame de 60 kgs qui boit 2 verres (= 20g) a une alcoolémie voisine de 0,56 (20/60 X 0,6). Elle ne peut pas (re)prendre sa voiture. Pour un monsieur, c’est la quantité d’alcool/poids en kgs mais X 0,7 : un homme de 90 kgs qui avale 3 doses (= 30g d’alcool) a une alcoolémie de 0,48g/litre (30/90 X 0,7). Il peut lui prendre légalement la route même s’il n’a plus tous ses automatismes.    Le pic d’alcool est obtenu 30 minutes après l’ingestion à jeun, la nourriture ralentit cette montée qui prend le double de temps soit 1h mais qui aboutit finalement aux mêmes taux sanguins. Les 1ers effets cliniques (euphorie, voix inappropriée à la situation, discours empâté, manque de coordination, diminution de la vigilance, perte de la motricité fine…) apparaissent un peu plus tard. Le temps d’élimination est plus rapide chez les hommes mais ça reste autour de 4 h pour 2 verres de vin… ce qu’on peut vérifier par un éthylotest. Il est inutile d’ouvrir la fenêtre, de sucer des bonbons à la menthe ou des granules de Nux vomica, de se bourrer de Chardon-Marie ou d’artichaut, de boire un café ou une boisson énergisante, de prendre de la vit B6 ou de la vit C, de faire 15 pompes en espérant éliminer l’alcool plus vite. Il faut juste attendre. Mes conseils sont simples : - Rester de préférence sur la même boisson alcoolisée et ne pas mélanger ; - De l’eau+++ avant, pendant en ingérant le double en eau de la quantité d’alcool bu, et après. Et à noter que contrairement à certaines idées-reçues, aucun aliment ne protège vraiment de la gueule de bois. Le célèbre acteur comique américain d’avant-guerre WC (William Claude) Fields, qui savait de quoi il parlait, avait un jour déclaré : « Plus d’hommes se sont noyés dans l’alcool que dans la mer ». Je me contenterai juste de plagier un slogan que vous connaissez : « L’abus d’alcool, c’est lui aussi toujours avec modération ». Allez bonnes fêtes à tous. https://youtu.be/tAFfxt-ydgA Docteur Serge Rafal

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