Quelle est la stratégie du Jihad islamique?

Israël.

Quelle est la stratégie du Jihad islamique?
(Crédit: DR)

Comme il l'avait déjà fait au mois de novembre, Israël a concentré ses frappes depuis dimanche soir exclusivement contre le Jihad islamique. A une variante près : puisqu'un raid a aussi visé pour la première fois une position de l'organisation terroriste en Syrie, où est toujours basée sa direction.

La première fois qu'Israël avait spécifiquement visé le Jihad islamique, c'était pour éliminer un de ses chefs locaux, responsable des tirs de roquettes depuis le nord de la Bande de Gaza. L'opération avait effectivement calmé le Jihad islamique et le Hamas était resté de son côté hors de la confrontation.

Mais la dissuasion israélienne semble avoir atteint ses limites. Le Jihad islamique a pris pour prétexte la tentative de Tsahal de récupérer les corps des deux terroristes abattus après avoir tenté de poser une charge explosive de forte puissance sur la barrière de sécurité, destinée à sauter au passage d'une patrouille israélienne. L'organisation terroriste avait riposté par des tirs de roquettes contre l'ouest du Néguev et pensait avoir remis les compteurs à zéro, quand Israël a donc pour la première fois attaqué sa base de Damas.

Pour l'organisation palestinienne entièrement inféodée à l'Iran, la réponse israélienne a certainement été un coup inattendu. La question est maintenant de savoir si le Jihad islamique est prêt à s'engager dans l'escalade et jusqu'à quel point il peut compter sur le Hamas. Israël a accordé plus de concessions au Hamas qu'il ne l'a fait depuis que l'organisation islamiste s'est emparée de la Bande de Gaza en 2007. On a même appris que le chef du Mossad et le commandant de Tsahal pour la région sud s'étaient rendus il y a deux semaines au Qatar pour persuader l'émirat de poursuivre son assistance financière à Gaza.

Comme en novembre dernier, Israël a donc tenu le Hamas à l'écart de ses frappes de riposte et a même maintenu les concessions accordées à l'organisation islamiste, avant de décider, lundi en fin de journée de fermer les terminaux frontaliers avec Gaza et de suspendre les permis de travail des Palestiniens  qui avaient été autorisés à travailler en Israël.

Jusqu'à présent, face aux terroristes du territoire côtier, Israël a fixé son seuil de tolérance aux communes limitrophes de la Bande de Gaza, du moins tant que les attaques palestiniennes n'y font pas de victimes. Dans le système mis en place depuis la fin de la guerre de l'été 2014, Tsahal n'initie pas, mais riposte. Et cette riposte est plus ou moins forte selon la portée et la gravité des tirs des organisations terroristes de Gaza. Le prix n'est pas le même pour un tir sur Sdérot ou sur Tel Aviv, pour aussi cynique que cela puisse paraitre. Il est vrai aussi, il faut le rappeler, que les batteries de défense aérienne Dôme de Fer, en service depuis bientôt huit ans, ont fait beaucoup pour la protection des populations civiles.

Lundi soir, Benyamin Netanyahou a adressé une menace à peine voilée aux chefs des organisations terroristes de Gaza sur la reprise possible par Israël des éliminations ciblées. Tant que le gouvernement israélien préférera retarder l'échéance d'une opération d'envergure à Gaza, un point sera déterminant pour clore l'épisode en cours jusqu'à l'éruption du prochain : quel camp aura tiré le dernier. Et les Palestiniens tiennent beaucoup à être ceux-là.

Pascale Zonszain

PZOOM250220

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