Les verrues, une pathologie gênante mais anodine, chronique du docteur Serge Rafal

France.

Les verrues sont très fréquentes, puisqu’elles touchent 7 à 10% de la population, surtout les enfants et les adolescents mais aussi les personnes âgées ou greffées. Elles sont contagieuses mais le plus souvent bénignes, surtout déplaisantes sur un plan esthétique, parfois mécaniques selon leur localisation comme la plante des pieds. Il s’agit d’une petite tumeur cutanée bénigne, de la taille d’une tête d’épingle ou parfois d’une lentille, variable dans ses aspects (vulgaires, planes, kystiques, verruqueuses…) et ses localisations (extrémités, visage, organes génitaux). Elle est due à un virus bénin de la famille des papillomas (HPV), pas celui qui entraîne le cancer du col de l’utérus ou des voies ORL. Le virus pénètre par une microfissure de la peau à l’occasion d’une activité sur un tapis de sport ou la marche au bord de la piscine. Il siège alors sur la plante des pieds. Mais on peut également trouver une verrue sur la main ou sur les doigts. Elle peut en effet se propager par auto-contagion et grattage d’une autre partie du corps. La verrue n’entraîne habituellement pas de complications en dehors de ces contaminations à distance ou parfois d’autres personnes. Les 2/3 des verrues disparaissent spontanément en 2 ans mais leur éradication totale est rare, les récidives sont donc courantes. On peut les prévenir en évitant de marcher pieds nus dans les lieux publics humides où le virus peut survivre, principalement les piscines, les douches, les saunas. En portant des tongs dès la sortie de l’eau ou pour aller se doucher, en se séchant bien les pieds avant de se rechausser pour éviter la macération, en utilisant un gel hydro-alcoolique en rentrant chez soi, en soignant bien les plaies qui permettent au virus de pénétrer l’organisme. Les traitements sont de 2 sortes : - Chimiques, appliqués par le patient lui-même, - Physiques, appliqués eux par le médecin. Les 1ers, verrucides, sont souvent à base d’acide acétylsalicylique, notre bonne vieille aspirine, proposée sous différentes galéniques et concentrations (pommade, solution, vernis…). Cette dernière constitue une solution thérapeutique efficace, surtout lorsque les verrues touchent les mains. Certains préfèrent les remèdes de grand-mère : l’ail, la pomme de terre, le latex de figue verte en applications locales. Et d’autres choisissent l’autosuggestion, demandant aux enfants de dessiner leur verrue de plus en plus petite, ce qui se produit parfois ensuite dans la réalité ! - Parmi les traitements appliqués par le médecin, citons l’azote liquide par cryothérapie, méthode la plus utilisée par les dermatologues. Plus rarement le laser, cher et qui nécessite plusieurs séances. Et exceptionnellement la chirurgie réservée aux formes particulièrement résistantes, volumineuses ou retenues par un morceau de peau. La verrue constitue le plus souvent une gêne esthétique plus qu’une pathologie inquiétante. C’est donc pour les latinistes distingués, « Primum non nocere », d’abord ne pas nuire, qu’on peut remplacer plus prosaïquement pour les autres par, « Ne pas tuer une mouche avec des gants de boxe ». https://youtu.be/Z-9ML63EaOc Docteur Serge Rafal

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