Nouveau gouvernement de Benjamin Netanyahou : expression de la vie démocratique israélienne, chronique d'Arié Bensemhoun

Israël.

L’État d’Israël inaugure l’année 2023 avec un gouvernement fraîchement nommé. Au lendemain des différentes passations de pouvoir entre les anciens et les nouveaux ministres, quel constat s’impose ? Je dirai qu’il faut tout d’abord rappeler qu’Israël est une démocratie vibrante et que la démocratie se caractérise par la possibilité pour les électeurs de voter de manière entièrement libre, c’est le cas en Israël et sans autre équivalent au Moyen-Orient. C’est aussi le respect de l’État de droit et des droits de l’homme, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la liberté de la presse, celle de se constituer en association et de s’exprimer sans craindre d’être poursuivi ou menacé en raison de ses opinions… Bref, tout ceci existe bel et bien en Israël sans être, malheureusement, l’apanage de tous les pays démocratiques, très loin s’en faut.  Disons à ceux qui se précipitent pour condamner Israël qu’ils sont davantage mus par la haine que par les principes fondamentaux de la démocratie dont ils n’ont que faire. Disons aussi que ce gouvernement est l’expression du choix du peuple souverain, la vox populi, qui a choisi de remettre Benjamin Netanyahou et son parti Likoud, arrivés en tête de ces élections, sur le devant de la scène. Vous l’avez dit, les médias en France fustigent ce gouvernement en le taxant de coalition d’extrême-droite. Que leur répondre ? Il est clair que ce gouvernement ne plaît pas à tout le monde, c’est un fait, et il n’en est pas moins légitime même s’il est aussi la conséquence d’une montée de la radicalité qui s’exprime, pas seulement au sein de la société israélienne, mais dans toutes les sociétés occidentales démocratiques.  Regardez les pays d’Europe ou les États-Unis : Israël n’échappe en rien à la règle. Son système politique très particulier fonctionne selon le principe des coalitions qui font la part belle aux petits partis faiseurs de roi qui monnayent cher leur ralliement.  Ces derniers vont certes participer à ce gouvernement et contribuer à l’élaboration de la politique, mais ils ne vont pas gouverner. Le chef d’orchestre chargé de la bonne mise en œuvre des décisions reste et restera Benjamin Netanyahou. Il faut donc attendre et voir comment ce gouvernement va agir, avant d’en tirer des conclusions hâtives, de le disqualifier ou bien de parler d’« illusion démocratique » comme le titrait Le Monde dans son éditorial du 30 décembre dernier.  La vie politique est ainsi faite et tous les acteurs en partagent la responsabilité. La gauche et le centre ont décidé de ne pas participer à ce gouvernement et donc de contraindre Netanyahou à bâtir une autre coalition. Les intérêts partisans de l’opposition s’expriment aussi dans cette élection : s’ils ne voulaient pas de ce gouvernement, ils auraient pu faire des propositions en vue d’une alternative, ce qu’ils n’ont pas souhaité.  Tout ceci n’est rien d’autre que le cours d’une vie démocratique normale, un peu plus normale que celle de la plupart des autres pays de la planète, sans passer sous silence, bien entendu, les défauts de ce système. A l’actualité de ce début d’année également, la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies qui demande à la Cour internationale de justice (CIJ) d’examiner la question de l’occupation par Israël des territoires palestiniens… Cette résolution ne fait que démontrer les errements de la communauté internationale lorsqu’il s’agit de qualifier et de considérer le conflit israélo-palestinien. Les mots lui font défaut pour dire la vérité sur ce qui se passe dans cette région et sur la réalité des Palestiniens, qui s’opposent à toute solution négociée depuis les Accords d’Oslo, qu’ils n’ont même pas respectés d’ailleurs, et qui se livrent au financement du terrorisme, à l’incitation à la haine, à la glorification des martyrs et à l’instrumentalisation de leurs propres enfants en vue du jihad.  Cette réalité doit aussi être prise en compte et faire partie des paramètres pour étudier la question. Cette résolution a été adoptée grâce à la majorité automatique de l’Assemblée générale, soutenue par un certain nombre de pays européens dont le Portugal, la Pologne, le Luxembourg ou encore la Belgique, mais d’autres s’y sont opposés comme les USA, le Canada, l’Australie, l’Allemagne, l’Autriche ou le Royaume-Uni. La France, quant à elle, s’est abstenue, c’est un progrès mais c’est très insuffisant. Car, comme le dit lui-même le président Macron, dans les situations difficiles et importantes, l’abstention ne saurait être une option. Or, cette résolution participe de la négation de la légitimité d’Israël et de la propagation de la haine des Juifs dans le monde. La France devrait donc s’inspirer des grandes démocraties pour se tenir sans hésiter aux côtés d’Israël, c’est-à-dire de la démocratie, de l’État de droit et du droit international. Arié Bensemhoun

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