Israël sur la sellette de l'Onu

Israël.

La séance d'aujourd'hui au Conseil de Sécurité des Nations Unies était prévue de longue date, mais le courrier adressé lundi à Israël par plus de 90 Etats membres laisse présager un débat difficile. La lettre exprime la "grave inquiétude" des pays signataires "suite à la décision du gouvernement israélien de prendre des mesures punitives contre le peuple palestinien, sa direction politique et sa société civile, après la requête de l'Assemblée Générale à la Cour Internationale de Justice en vue de rendre un avis consultatif". Il s'agit de la résolution votée à la fin du mois dernier et qui demande à la Cour de La Haye une consultation sur la légalité de "l'occupation" israélienne en Judée Samarie, à Jérusalem-est et dans la Bande de Gaza. Une décision qui avait conduit le cabinet de sécurité israélien à prendre une série de mesures qui visaient à sanctionner l'Autorité Palestinienne, puisque c'est elle qui était à l'initiative de cette saisine de la Cour Internationale de Justice. Depuis bientôt huit ans que les pourparlers de paix sont au point mort, la direction palestinienne a multiplié ses actions unilatérales devant les instances internationales, en vue d'obtenir des mesures de coercition contre Israël. Et cette fois, le nouveau gouvernement avait réagi par plusieurs sanctions : le gel d'un projet de construction palestinienne en zone C – le secteur de Judée Samarie sous contrôle israélien -, le retrait des laisser-passer spéciaux à certains responsables palestiniens, ou encore la retenue de 37 millions d'euros de taxes perçues pour le compte de l'Autorité Palestinienne et qui seront reversées à des victimes du terrorisme. Parmi les pays signataires de cet appel au gouvernement israélien d'annuler ces mesures, une quarantaine de pays arabes, et 24 des 27 pays de l'UE, dont la France et l'Allemagne. Ce sont d'ailleurs plusieurs pays qui s'étaient abstenus lors du vote de la résolution de décembre, qui cette fois ont signé le message adressé à Israël. Une déclaration qui n'a aucune valeur contraignante, comme l'a d'ailleurs rappelé l'ambassadeur israélien à l'Onu, mais qui va en réalité attiser les braises de l'incitation à la violence et au terrorisme et éloigner encore toute chance de réconciliation" a déclaré Gilad Erdan. Au-delà de cette nouvelle passe d'armes, c'est le problème constant des relations entre l'Onu et Israël, où l'hostilité de l'organisation internationale l'a au fil des années disqualifiée comme acteur impartial dans sa mission de maintien de la paix et de règlement des conflits en ce qui concerne Israël. Les institutions des Nations Unies où l'Autorité Palestinienne a été admise, sont devenues des moyens pour le régime de Mahmoud Abbas d'attaquer Israël. Et l'organisation internationale, est aussi le lieu de rapports de forces où les résolutions anti-israéliennes sont aussi une façon de régler d'autres comptes, comme par exemple de s'en prendre aux Etats-Unis sans les attaquer de front. C'est ce qui avait conduit le président Trump à retirer son pays de plusieurs institutions onusiennes comme l'Unesco ou le Conseil des Droits de l'homme durant son mandat. A ce stade, il est hautement improbable que les Etats-Unis laissent passer des mesures plus graves contre Israël, comme par exemple une résolution du Conseil de Sécurité. Mais ce message inédit adressé à Jérusalem, confirme que les choses vont encore se compliquer à l'Onu pour la diplomatie israélienne. Pascale Zonszain

pzoom180123

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