Des patrons qui autorisent leurs employés à faire grève n'est pas un scénario que l'on voit tous les jours. C'est pourtant ce qui s'est produit hier en Israël dans 130 sociétés de high-tech, dont le personnel a pu arrêter le travail durant une heure et descendre dans la rue pour manifester contre le projet du nouveau gouvernement de réformer le système judiciaire. Ils étaient quelques centaines mardi matin dans le centre de Tel Aviv, mais aussi à Herzlyia ou à Rehovot, ces villes pépinières de startups.
Mais si les promoteurs de la réforme judiciaire reprochent aux juges et aux magistrats de se considérer comme une élite, on pourrait faire le même constat pour le high-tech. Il faut dire qu'en l'espace d'une vingtaine d'années, ce secteur est devenu le plus performant de l'économie du pays. En 2021, la haute technologie a totalisé pour la première fois plus de 50% du total des exportations israéliennes pour un montant global de plus de 65 milliards d'euros. C'est aussi dans le secteur du high-tech, qui emploie plus de 400.000 personnes, que l'on retrouve les salaires moyens les plus élevés. Alors, même si les entreprises technologiques israéliennes ne sont plus épargnées par la crise mondiale, elles pèsent toujours très lourd dans l'économie nationale. Et quand leurs patrons et leur personnel entrent dans le débat public, cela ne passe pas inaperçu.
Ce n'est pas la première fois que ce secteur prend position sur des enjeux de société. Il y a quelques années, il s'était par exemple engagé pour que la GPA soit élargie à la communauté LGBT. Une mobilisation qui se retourne parfois contre le monde du high-tech, considéré aussi comme une bulle privilégiée et coupée du reste du pays. Pourtant, cette fois, les "high-techists" comme on les surnomme en Israël, sont sortis de leur zone de confort pour entrer dans l'arène. Ils ont monté leur propre QG de campagne, et mettent leur puissance financière au service de la médiatisation. Et samedi soir, lors de la grande manifestation de Tel Aviv, c'étaient les PDG de grandes firmes de high-tech et de fonds de capital-risque qui sont descendus dans la rue.
Ce qui évidemment ne signifie pas que tout le secteur du high-tech se mobilise contre la réforme. Certains cadres ou employés considèrent que le débat politique doit rester hors de l'entreprise ou qu'une implication aussi directe serait contreproductive. En revanche, les préoccupations objectives sur les implications ou les répercussions possibles d'une réforme des institutions judiciaires, sur le plan économique, sont prises en considération, indépendamment des opinions politiques. On l'a vu avec deux anciens gouverneurs de la Banque d'Israël, Karnit Flug et Yaakov Frenkel, qui ont signé cette semaine une tribune conjointe en forme de mise en garde : si les institutions judiciaires étaient affaiblies, cela risquait de déclencher un effet domino. Les investisseurs étrangers pourraient ainsi préférer s'éloigner d'Israël, ce qui entrainerait une décote de la notation de crédit du pays qui entrainerait un ralentissement de la croissance et ainsi de suite, ont expliqué en substance les deux financiers. Les patrons du high-tech quant à eux, reconnaissent que si la situation devait se dégrader, ils auraient toujours le recours de déplacer leur activité dans d'autres pays. Des avertissements qui pourraient peser dans la balance de la startup nation.
Pascale Zonszain
Quand le high-tech israélien descend dans l'arène politique
Actualités.
Publié le
25/01/2023 à 08h47 - Par Gabriel Attal
-
01/04Donald Trump s'entretient avec le président égyptien sur Gaza et les houthis
-
01/04Tsahal réitère son ordre d'évacuation aux habitants de Rafah
-
01/04Israël met en garde : à l'approche de Pessah, le Hamas veut attaquer les Israéliens à l'étranger
-
01/04Elie Korchia sur Radio J : "En Israël, depuis le 7 Octobre, la société civile a tenu bon. C’est un modèle de résilience"
-
01/04Tsahal a découvert un laboratoire de fabrication de bombes à Tulakrem
-
01/04Après la frappe de Beyrouth, Sa'ar déclare que le gouvernement libanais doit empêcher les attaques contre Israël
-
01/04Netanyahou rencontre son homologue grec à Jérusalem
-
01/04Netanyahou fait marche arrière : Sharvit ne sera pas nommé chef du Shin Bet
-
01/04Trois morts dans une frappe de Tsahal contre un terroriste du Hezbollah à Beyrouth
-
01/04Elise Stefanik ne sera pas l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU
-
31/03Des élus de Judée-Samarie demandent un contrôle israélien total du tombeau de Joseph
-
31/03Tsahal a démoli un tunnel d'un kilomètre de long dans le nord de Gaza
-
31/03La communauté juive de New York en deuil après qu’une automobiliste a tué une mère et ses deux enfants
-
31/03Qatargate : la police enquête sur Netanyahou, deux de ses principaux collaborateurs arrêtés
-
31/03Union européenne : le retour au cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est essentiel
-
31/03L'Egypte demanderait au Hamas de renoncer au contrôle de la bande de Gaza
-
31/03Tsahal appelle les habitants de Gaza à évacuer certaines zones de Rafah
-
31/03Marine Le Pen reconnue coupable de "détournement de fonds publics"
-
31/03Une cellule terroriste dirigée par le Hamas depuis la Turquie démantelée
-
31/03Donald Trump se rendra en Arabie saoudite en mai
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.