Une activité physique régulière et un sommeil de qualité pour vivre plus longtemps et en bonne santé, chronique du docteur Serge Rafal

France.

Nous évoquons régulièrement dans cette rubrique les facteurs de risque pour la santé, par ordre alphabétique : l’alcool, les graisses du sang (cholestérol, 3-glyc) élevées, le diabète, l’hypertension artérielle, la malbouffe, le stress, le surpoids, le tabac). Et nous y ajoutions de plus en plus souvent, le rôle délétère de la sédentarité et d’un mauvais sommeil. Ceci vient d’être confirmé par une grande étude réalisée au Royaume-Uni par l’UK Biobank qui s’intéresse depuis 2006 aux contributions respectives de la génétique et de l’environnement sur la maladie. Cette base de données est régulièrement actualisée et accessible aux chercheurs du monde entier afin d’améliorer la santé humaine. Elle s’est précisément intéressée aux rôles respectifs de l’activité physique et du sommeil, en suivant pendant un peu plus d’une dizaine d’années, 400 000 personnes, 55% de femmes, 45% d’hommes, de 55 ans de moyenne d’âge. Et les conclusions ne souffrent d’aucune équivoque, la sédentarité et le mauvais sommeil constituent des facteurs de risque de cancers et de maladies cardio-vasculaires, les 2 principaux tueurs des sociétés occidentales. Les chercheurs ont bien sûr tenu compte de sa durée (insuffisante ou excessive), souvent le critère primordial pour les patients, mais aussi de sa qualité : présence de ronflements, sentiment d’un sommeil peu profond et non réparateur, somnolence diurne le lendemain. Vous vous souvenez peut-être, j’avais évoqué il y a quelques mois la quantité optimale de sommeil qui était, pour une équipe de Shanghaï, de 7h par nuit, pour des individus d’une quarantaine d’années. J’avais expliqué qu’une nuit plus courte ou plus longue était associée à une dégradation des performances cognitives mais également à une moins bonne santé mentale et physique et d’un sentiment de bien-être altéré ou carrément de mal-être. La sédentarité qui correspond à du temps immobile, assis devant un écran (TV, tablette, portable), un bouquin, des journaux, des mots fléchés ou croisés, ne cesse de gagner du terrain puisque plus des ¾ de la population passe au moins 8h dans une position vraiment statique. En 2015, la ½ des enfants, les ¾ des ados, la presque totalité des adultes, étaient considérés comme sédentaires. Ce qui n’est pas sans inconvénients graves puisque l’OMS évoquait des centaines de milliers d’années de vie en bonne santé perdues et des dizaines de milliers de décès par maladies cardio-vasculaires et par cancers. Ce que confirme l'étude britannique ? Ils ont classé l’activité physique en élevée, moyenne, faible, nulle et le sommeil en bon, intermédiaire, médiocre, mauvais. En comparant les groupes « bon sommeil et activité physique élevée » aux patients « mauvais sommeil et sans activité physique », ils ont constaté des différences significatives avec une réduction notable (plus de 50%) des maladies cardio-vasculaires et des cancers, en particulier du poumon. Et une activité physique de 10h/semaine, supérieure aux recommandations officielles, compense à peu près un sommeil de mauvaise qualité. Les mécanismes sont controversés. C’est ainsi que certains évoquent avec les sommeils prolongés un temps d’activité physique disponible réduit. Et que l’activité physique élevée ou excessive, surtout en soirée, compromet le sommeil alors qu’on pourrait imaginer qu’on dort mieux quand on est fatigué physiquement. Les recherches se poursuivent mais les résultats sont là, irréfutables. N’abusons de rien, sauf de la modération » écrit le chroniqueur québécois Jean Dion. Il a raison, « Ni trop, ni trop peu » est vrai également pour l’activité physique et le sommeil, facteurs de risque et donc aussi de bonne santé. Docteur Serge Rafal

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