Accumulateur de tension en Judée-Samarie

Israël.

La tension en Judée Samarie a franchi une nouvelle étape jeudi avec l'opération des forces de sécurité israéliennes dans le camp de Djénine, qui a été l'occasion de combats particulièrement violents. Ce qui avait commencé comme une mission d'arrestation menée par un commando de l'unité antiterroriste de la police israélienne, s'est terminé en véritable guérilla et un bilan de neuf tués dans les rangs palestiniens, dont une femme qui s'est trouvée prise dans le feu. Si les forces de sécurité avaient décidé d'entrer dans le camp palestinien en plein jour, c'est qu'il y avait urgence, puisque des renseignements obtenus par le Shin Beth indiquaient qu'une cellule terroriste préparait un attentat imminent. Cela fait des mois maintenant que ce type d'opération israélienne se heurte à une résistance armée croissante de la part des Palestiniens. Depuis le début de l'opération Brise-lames, lancée par Tsahal à la suite des attentats meurtriers du printemps dernier, ces actions antiterroristes ont fait 150 tués dans le camp palestinien, la grande majorité d'entre eux étant des combattants armés qui avaient ouvert le feu sur les soldats israéliens. Mais ce bilan qui continue à s'alourdir, attise encore les tensions sur le terrain. On avait vu au cours de l'été émerger un nouveau groupe armé la "Fosse aux Lions", dans la casbah de Naplouse, que les forces de sécurité avaient fini par neutraliser, même si l'on constate de nouvelles tentatives de le réactiver. Et des groupes similaires se forment dans d'autres localités palestiniennes, où les forces de sécurité confirment donc ces derniers mois une recrudescence des accrochages violents, lors de leurs interventions. A Djénine hier, c'est un commando du Jihad islamique qui était visé par les forces israéliennes et on sait que ce groupe terroriste pro-iranien suit son propre agenda et utilise son arsenal de roquettes dans la Bande de Gaza pour frapper Israël quand il estime que cela sert sa propre dissuasion face à Tsahal. Dans la plupart des cas, le Hamas, qui contrôle le territoire palestinien côtier, l'empêche de tirer ses roquettes pour éviter des représailles israéliennes. Ou en tout cas, il veille à limiter la portée et le nombre des tirs, pour contenir l'escalade. C'est ce qui s'était passé au début du mois, avec le tir d'une roquette palestinienne contre l'ouest du Néguev, à la suite de la visite du ministre de la Sécurité Nationale Itamar Ben Gvir sur le Mt du Temple. C'est seulement si le Hamas décide d'entrer dans la confrontation, que le conflit change de catégorie. Et c'est là qu'intervient la médiation entamée dès hier par l'émissaire de l'Onu, par l'Egypte et par le Qatar pour tenter de maintenir le calme. Quant à l'Autorité Palestinienne, elle n'est pas vraiment un acteur critique dans cette équation. Et elle n'a aucun intérêt à encourager une confrontation ouverte, alors que le Secrétaire d'Etat américain est attendu à Jérusalem et à Ramallah en début de semaine prochaine. Cela dit, il faut toujours surveiller l'effet d'accumulateur. Les attaques terroristes en Judée Samarie continuent, et si la Bande de Gaza est restée à peu près calme, les factions de l'enclave côtière, avec la bénédiction du Hamas, peuvent à leur tour tester Israël. Et c'est toujours le Mt du Temple qui reste le carburant le plus efficace pour attiser les braises. Avec le Ramadan qui débute à la fin du mois de mars, les responsables de la défense israélienne savent que la tension risque de grimper dans les prochaines semaines. Et ce n'est jamais un événement isolé qui met le feu aux poudres, mais une succession de facteurs. Le problème est d'identifier celui qui sera décisif. Pascale Zonszain

pzoom270123

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